Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 18 mai 2011

"Prête à graves conséquences centrale nucléaire déglinguée". Benoît Barvin in "Annonces déclassées"


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Des centrales atomiques au milieu des populations 
Yves Miserey 

   (...) Première leçon, première surprise. La région située dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale de Fukushima où la population a dû être évacuée n'est pas aussi peuplée qu'on aurait tendance à l'imaginer en France. Elle ne compte en effet que 172 000 habitants. Or deux tiers des installations nucléaires dans le monde dépassent ce chiffre. 
   En France, par exemple, 930.000 habitants vivent dans un périmètre de 30 km autour de Fessenheim, 800 000 autour de Cattenom, 700 000 autour de Bugey, 620.000 autour de Saint-Alban, 420.000 autour de Gravelines
   Ces cinq unités mises à part, si on compare avec l'Allemagne, le Benelux ou l'Angleterre, notre pays a construit son parc nucléaire dans des zones rurales avec une faible densité de population. «Dans les années 1970, le premier décret d'autorisation interdisait l'installation des centrales nucléaires à proximité d'une ville, contrairement aux centrales thermiques», se souvient Philippe Vesseron, qui fut directeur de l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN). Le dossier était confié à l'époque au secrétariat général du comité interministériel pour la sûreté nucléaire et le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI). «Les centrales nucléaires sont des objets qui vivent très longtemps et elles peuvent attirer l'activité économique, donc les populations. Il faut trouver les moyens de gérer et de contrôler l'évolution démographique des zones proches sur un très long terme», ajoute Philippe Vesseron


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"Je vois... Je vois... un avenir radieux, 
du plaisir à tous les étages et...
- Mais? Mais vous vous fichez de moi!
- Un peu, c'est vrai... 
Mais c'est le seul plaisir qui me reste"
Grèce :
la sortie de l’euro fait un pas en avant 


   (…) Il est désormais probable que le processus de déconstruction de l’euro commencera à Athènes.Une réunion qui devait rester secrète s’est tenue au Luxembourg entre grands argentiers de l’Europe pour trouver des solutions à la situation inextricable de la Grèce,après le plan Portugais 

   Comme l’a très bien noté Yann, avec l’euro, qui interdit les dévaluations, l’ajustement se fait par le chômage. La Grèce est rentrée dans une spirale infernale du surendettement, en partie du fait qu’elle a trop dépensé, mais aussi à cause de l’euro qui lui a offert pendant quelques années des taux d’intérêt trop bas, qui ont favorisé un comportement trop laxiste (méchants, méchants Grecs). Résultat, on se trouve dans une situation où l’enveloppe prévue il y a un an sera insuffisante pour tenir jusqu’en 2013… 
Une perte de temps et d’argent 


   C’est bien ce que sera ce nouveau plan. Plus nous attendons, plus le problème grossit et sera difficile à résoudre. Il a un an, la dette du pays dépassait 110% du PIB. Au rythme où vont les choses, elle sera de 160% en 2013… La Grèce, qui se retrouve dans une situation proche de celle de l’Argentine en 2001, aurait besoin de deux choses : une restructuration de sa dette, trop lourde à rembourser, et une dévaluation, pour regagner en compétitivité et équilibrer ses échanges. 

   Car sans dévaluation, la restructuration serait insuffisante puisqu’il faut aussi que le pays équilibre son commerce pour équilibrer sa balance des paiements. Mais l’Europe refuse une telle issue car il est évident que si la Grèce sort de l’euro, la spéculation se déchainera et le processus de décomposition de la monnaie unique sera enclenché. Pire, parallèlement, devant leurs engagements ainsi que ceux de leurs banques, les Etats freinent la restructuration. (…)

"Nous sommes bien d'accord?
Votre flexibilité se conjuguera donc
 avec mon mépris à votre égard...
- Tope-la!"

Grande braderie sur les droits sociaux en Europe 


   (...) Le processus d’adoption de la nouvelle « gouvernance économique » fait son chemin. Du côté du Conseil, le « Pacte pour l’euro » engage les gouvernements sur la voie de politiques d’austérité renforcées. Le Parlement européen devra quant à lui se prononcer début juin sur le paquet de « gouvernance économique » qui comprend les principales mesures du nouveau dispositif. 

   (…) au Conseil européen du 24 mars, les gouvernements se sont mis d’accord sur un «Pacte pour l’euro». Celui-ci définit les grandes lignes de la future « gouvernance économique », qui devrait principalement viser à : 


 - S’assurer d’une diminution du coût unitaire de la main d’œuvre (ça s’appelle la « compétitivité » chez les gens bien élevés, la « nique aux salariés » chez les autres) 

 - Réformer le droit du travail et le marché du travail pour plus de flexibilité et réduire les charges fiscales sur l’emploi (grosso modo : moins d’impôt pour les riches, plus de pression au travail sur les pauvres) 

 - Assainir les finances publiques (saisis : les riches paient moins d’impôts, donc il faut trouver de l’argent ailleurs... juste un petit coup de canif dans ton assurance maladie et ta retraite) 

 - Assurer la stabilité financière (non, non tu t’égares. On va pas surveiller les banquiers et les marchés financiers. On va surveiller les dépenses publiques... qui sont responsables de la crise, quoi ! Faut suivre, un peu) 



   En attendant la mise en œuvre des dispositions de gouvernance économique, en cours de ratification, les gouvernements se sont livrés au cours du sommet à une sorte de braderie des droits sociaux, chacun étant sommé d’apporter sur la table les mesures d’austérité qu’il a d’ores et déjà pris et qu’il pourrait prendre à court terme dans son pays. Côté français, Sarkozy n’a pas été en reste, il a notamment proposé l’inscription dans la Constitution du principe d’équilibre des budgets publics, et l’application de la réforme des retraites votée fin 2010. Ce à quoi il aurait pu ajouter la suppression 31000 postes de fonctionnaires en 2011 (non remplacement d’un fonctionnaire sur deux), et la non-indexation des salaires des fonctionnaires. (…)


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"Pa', t'es sûr que toutes les femmes elles ressemblent à ça?
- C'est même pire en vrai, mon fils, crois-moi!"

La Marche Des Salopes 
Versus La Talibanisation Des Esprits 

   (...) Un policier canadien a dit aux femmes de cesser de s'habiller comme des «salopes» pour éviter d'être violées et déclencha ainsi un mouvement de protestation à travers le monde avec plus de 5000 femmes protestant dans la capitale. 
   (…) « Il est incroyablement dommageable pour les femmes dans le monde entier, de les peindre comme les prédateurs, la cause des crimes -plutôt que les victimes– d’un crime violent et dégoutant » 
   «Partout dans le monde, on dit que les femmes ne devraient pas regarder comme-ci, ne devraient pas sortir le soir, ne devraient pas aller dans certains endroits, ne devraient pas s'enivrer, ne devraient pas porter des talons hauts ou ne devraient pas être seules avec quelqu'un qu'elles ne connaissent pas» affirment les organisateurs de la marche de Londres. 
   (…) «Non seulement cela détourne l'attention de la véritable cause du crime - l'auteur - mais il crée une culture où le viol est OK, où il est permis de se produire ... après tout, elle doit l’avoir demandée, elle doit aimer ça" (…) 
   Qu’un policier puisse parler ainsi montre surtout la talibanisation des esprits, désormais une femme, dans certains esprits est une proie, de toute manière qu’elle soit voilée, en minijupe, en bonne sœur, qu’elle est 20 ans où 90 ans, c’est toujours elle qui est responsable de l’un des crimes les plus dégoutants et les plus abjects existant sur terre. 
   Nous voyons en ce moment un vraie attaque contre le féminisme, un mouvement qui malgré ses défauts est la seule révolution au monde à n’avoir tuée personne… et qui réclame une chose d’une simplicité incroyable, que l’être humain dont le corps est féminin puisse avoir les mêmes droit qu’un être avec un corps masculin, d’avoir la possibilité de s’habiller, de travailler, d’avoir des enfants quand elles le souhaitent, en un mot d’exister pleinement avec leurs corps sans que ce dernier soit stigmatisé, utilisé, bafoué par quelques hommes qui désirent instaurer leurs visions haineuses de la femme comme étant la renaissance d’une vérité. (…)
lorelei

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"J'aime votre poignée de main,  franche et digne.
- Et délicate, surtout... N'oubliez pas la délicatesse..."

Diffamation sur son salaire doublé : 
Bougrab déboutée 

   (...) La secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, a perdu vendredi le procès en diffamation qu'elle avait engagé en juin 2010 contre le Canard enchaîné. L'hebdomadaire satirique avait à l'époque affirmé qu'elle avait fait doubler son salaire en arrivant à la présidence de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde)
   Selon le journal, Jeannette Bougrab avait fait voter par le collège de la Halde une délibération visant à augmenter son indemnité mensuelle, qui passait de 6.900 à quelque 14.000 euros. Une information que l'intéressée avait immédiatement démentie, avant de porter plainte en diffamation. 
   Mais moins d'un an plus tard, le tribunal correctionnel de Paris a décidé de débouter Jeannette Bougrab et de relaxer le journal. La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a en effet jugé que l'enquête du Canard était «sérieuse» et a reconnu que «la fixation par la Halde même de la rémunération de sa présidente était surprenante (litote?)»

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/05/13/01016-20110513ARTFIG00502-salaire-double-jeannette-bougrab-perd-en-diffamation.php


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Luc Desle

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