Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 1 mars 2012

"Étrange: la Belle au Bois dormant se reposait souvent sur un banal canapé". Benoît Barvin in "Étrange, vous z'avez dit?".


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 Pensées pour nous-mêmes: 

(MÉFIE-TOI QUAND LE TIGRE MIAULE)

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"L'amour, ça assouplit la vie"

(Ce slogan eut un certain succès lors de la biennale
de la sexualité du 4ème âge)

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Les «droits sexuels» des vieillards: 
jusqu'au bout de la nuit
AGNES GIARD

   (...) S'appuyant sur 20 ans d'expérience clinique, Pascale Molinier, professeure de psychologie à l'Université de Paris 13, aborde ce sujet avec toute la délicatesse possible: dans un texte à la fois poétique et déchirant (publié dans le dernier numéro de la revue Genre, sexualité & société), elle aborde la question du "sexuel dans le soin gériatrique" à partir d'exemples saisissants.
   Il y a cette aide-soignante qui n'ose plus laver une malade car, celle-ci, comme en pilote automatique, alors qu'on la nettoie au gant, se met à se frotter dessus avec insistance. Il y a cette autre aide-soignante qui s'étonne de découvrir le corps d'une très vieille dame incroyablement beau et qui se sent coupable d'éprouver du plaisir à en caresser la peau si douce… «Mon dieu, cette Madame là (…). Elle avait 94 ans peut-être. Mais je pensais seulement "Elle a tellement un beau corps" ». 
   Et puis il y a aussi cette élève infirmière, qu'on charge de s'occuper d'une femme âgée atteinte d'un cancer intestinal et qui, doit, tous les jours, enlacer le corps couvert de souillures de cette malade aux paroles erratiques, et qui finit par en faire des cauchemars. Elle rêve que «cette femme, ses bras, ses cheveux, sa merde et les draps du lit s’allongent, ils ondulent et s’enroulent en ruban de corps et de toile autour d’elle, ils l’enlacent et l’entraînent vers un fond insondable de nuit et de cloaque. L’étreinte semble se dérouler au lit même de la dormeuse qui s’agite, se réveille et se rendort, se débattant sans bien distinguer la démarcation entre le rêve et la veille, les draps du lit d’hôpital et les siens, son corps et celui de la vieille, tout confondu. (mouaf, c'est l'élève qui aurait besoin de soins, non?)»
   Dans le cadre hospitalier, la sexualité n'est pas que génitale, au contraire. Elle déborde par tous les pores de ces corps qui se livrent sans plus aucune pudeur aux manipulations du personnel soignant: ce sont des bouches qui happent, des mains qui palpent l'air, des langues qui sortent, des regards étrangement fixes dans des orbites de momie… (ça donne sacrément envie!) (...) 

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"C'est vrai? Tu me jures qu'une fois mariés,
tu me couvriras de cadeaux?
- Foi de bonimenteur..."


Sarkozy promet des solutions 
pour la Réunion et ArcelorMittal Florange

   (...) Nicolas Sarkozy a promis lundi sur RTL qu'il allait (raser gratis?) faire des propositions pour la Réunion, théâtre de violences urbaines provoquées par le coût de la vie, et pour le site industriel de Florange, menacé de fermeture, taclant par ailleurs à plusieurs reprises François Hollande.
   «J'aurai l'occasion d'aller à l'île de la Réunion au mois d'avril. Je ferai d'autres propositions car je ne crois qu'à une seule chose, au développement économique de cette île, un développement économique endogène (indigène?) », a déclaré le président-candidat.
   Nicolas Sarkozy devrait également faire «des propositions très précises» (que je préciserai plus tard...), «dans les prochains jours» (ou semaines, ou mois, ou années...), sur l'usine ArcelorMittal de Florange - où s'était rendu le candidat PS vendredi -, estimant que «le haut-fourneau doit pouvoir repartir au 2e semestre de cette année» (une fois qu'j'aurai z'été réz'élu cacaphoniste en chef). (...) 

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(Cette liseuse contenait des milliers de livres fantasmés)
"La Liseuse" Jean-Jacques HENNER

Mes livres-madeleines
Sabine Aussenac
Enseignante

   (...) Antoine Compagnon, dans un article un peu provocateur lorsque l'on connaît sa passion pour la chose écrite, prétend ainsi que l'avenir des « liseuses » sera identique à celui de nos chers livres de poche, ceux-là mêmes que les anciens décriaient en voyant en eux le Grand Satan de l'Inculture... L'auteur évoque Sartre, et, oui, moi aussi, petite fille, j'ai découvert l'auteur de Huis clos en lisant Les mots - exemplaire offert par Esso, rapporté par mon père, dans sa 404- entre deux Alice et autres Comtesse de Ségur...
   Il voit ainsi dans les liseuses une magnifique vulgarisation des mots et des cultures.
   Bien entendu, je suis, tout comme Monsieur Compagnon, issue de la génération Livre de Poche ; je les ai encore presque tous sur mes étagères, éparpillés au gré de mes envies, des exposés des enfants, de quelque déménagement. L'Idiot de Dostoïevski, les yeux lumineux de Gérard Philipe en couverture, y côtoie la robe verte de mamsell' Scarlett, et il me suffit de respirer l'un de ces anciens volumes pour recouvrer mon âme d'adolescente enfiévrée...
   Mais Monsieur Compagnon aura beau écrire chaque semaine un magnifique article à la gloire des Kindle, je n'en démordrai point : même si cette petite machine peut contenir autant de livres et de possibles que la bibliothèque d'Alexandrie, il lui manquera l'essentiel. Il lui manquera, et ce à chacune de nos lectures via ce petit joyau technologique, ce qui fait notre spécificité humaine, à savoir cette imperceptible passerelle entre le corps et l'esprit.
   Car lire, cher Monsieur, est un acte hautement, profondément, ontologiquement synesthésique. Vous allez me rétorquer que de jeunes enfants miment actuellement l'acte de feuilleter un magazine en tapant sur une liseuse. Certes. Mais comme il est réducteur de penser que la froideur inébranlable d'un écran pourrait égaler, dans le cœur des hommes, toutes les sensations qui se rattachent à l'acte de la lecture...
   Et le livre de poche est un bon exemple, justement, le contre-exemple parfait de tout ce que l'OBJET-livre apporte à un lecteur : car il est taillable et corvéable à merci, souple, facile à emporter. Chacun d'entre nous possède ainsi sa mémoire livresque, sa machine à remonter les lectures. Et cette synesthésie va être propre à chacun, en fonction des souvenirs, au gré des madeleines de nos rencontres littéraires...(...) 


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(Ces soldats génériques avaient tous
la même intention de donner la mort)

Les génériques, copies pas si conformes
Sandrine Cabut 

   (...) Incertitudes sur les contrôles de qualité, questionnements sur l'équivalence avec les médicaments de référence, réticences des médecins... Les génériques, ces copies moins chères de molécules tombées dans le domaine public, sont à nouveau sous le feu des critiques.
   Et pour la première fois depuis leur lancement, en 1999, le marché est en recul en France : le nombre de boîtes de génériques vendues a baissé de 3 % entre 2010 et 2011. Une stagnation qui s'expliquerait en partie par le développement du recours à la mention "non substituable" (NS) sur les ordonnances. Par ce procédé, les médecins interdisent au pharmacien de substituer un générique au médicament qu'ils ont prescrit. Ils seraient de plus en plus nombreux à y recourir systématiquement. L'assurance-maladie va lancer une étude sur ce phénomène. (...)
   (...) Des questions se posent aussi dans certaines familles thérapeutiques. Le cas des antiépileptiques, dont la marge thérapeutique est étroite, est emblématique. Des cas de déséquilibre de l'épilepsie après introduction d'un générique ont été rapportés, avec parfois des conséquences dramatiques sur le plan médical ou social.
   Après une enquête de pharmacovigilance plutôt rassurante, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a cependant recommandé aux prescripteurs de bien informer le patient et de s'assurer que la prescription de génériques n'induit pas d'anxiété particulière. (ahaha) (...)


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Luc Desle

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