Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 23 juin 2012

"La Mort se tenait à chaque carrefour, plastronante". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA LUMIÈRE DE LA VÉRITÉ BRÛLERA
TES AILES MAIS APAISERA TON COEUR)

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"Déjà qu'on avait une sale réputation avec les fables,
alors, maintenant, avec toutes ces s...
qu'on répand sur nous, via les loups-garous 
et les vampires, hein?"

illust. Serge Hochain
ac-grenoble.fr

Débat sur la chasse au loup
(en Suède)

   (...) Une employée du zoo de Kolmarden (au sud-ouest de Stockholm) est morte le 17 juin après avoir été attaquée par des loups, rapporte le Dagens Nyheter. Dans une analyse, le quotidien craint que cet incident "n'enflamme le débat sur la chasse aux loups". La majorité des Suédois souhaitent laisser vivre les loups, tandis qu'une minorité, qui sait se faire entendre, composée d"éleveurs de moutons et de chasseurs "veut leur totale disparition", rappelle le quotidien. (pareil pour les loups de la finance?) (...)


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"Je comprends mieux pourquoi 
il ne joue que dans les rues, hihihi..."


Violinista, Napoli, 1955 by Vittorio Pandolfi
© All Rights Reserved

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"Ah! Oh Truie, Oh Truie,
que d'horribles meurtres
on commet en ton nom!"


(Les crimes de Jack l'Eventreur 
commençaient à rendre fous les braves bobbies)

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Luc Dardenne, « Sortir de la solitude 
et vivre sans Dieu »
 Marion Rousset

   (...) Célébrés à moult reprises par le festival de Cannes, les frères Dardenne ont réalisé plusieurs films qui font date dans l’histoire du cinéma. L’indissoluble duo conserve pourtant une sincère modestie. L’un d’eux, Luc, publie un ouvrage qui sonde les relations humaines.(...) (Sur l’affaire humaine de Luc Dardenne éd. Seuil, 208p., 18 €.) (...)

   (...) Regards.fr : Votre livre parle très peu de politique. La question de la démocratie est présente, mais elle apparaît conditionnée par la nature des relations humaines.

   Luc Dardenne : La démocratie est le seul système politique qui n’est pas fondé sur la peur, qui a fait le deuil de toutes les formes d’absolu, d’éternité, qui permet aux individus de se reconnaître libres et égaux et d’augmenter cette liberté et cette égalité. Cela ne se peut qu’avec des individus qui acceptent leur mortalité, qui ne cherchent plus de consolation dans une forme d’éternité religieuse ou profane et qui sont liés entre eux par une profonde sympathie, à la fois comme souffrance pour l’autre qui souffre et comme joie d’être vivant. D’être vivant en relation avec d’autres vivants. 
   Cette sympathie, il me semble qu’elle provient de notre première relation avec l’autre humain qui nous aima au point d’apaiser notre peur de mourir, de nous donner ce que Jean Améry appelle « la confiance dans le monde ». Certes, la démocratie est critiquable, des populations comme les Roms sont stigmatisées en Italie, en Hongrie, dans la bouche de Nicolas Sarkozy… Mais si l’égalité est encore loin d’être acquise, ce régime est le seul à ne pas être fondé sur la peur et le mensonge. Il permet les critiques réelles.

   Regards.fr : Vous prônez, à la fin du livre, une esthétique qui soit une sorte d’éthique de la « faiblesse partagée… »

   Luc Dardenne : J’essaie de suggérer, en pensant à notre film "Le Gamin au vélo", que l’art exprime à la fois la souffrance humaine et la joie d’être vivant. Face à certains films, certaines oeuvres d’art, on accède à un moment de faiblesse partagée, vidé de toute force, de toute puissance, à une humanité première où l’on partage la souffrance et la joie d’un autrui fictif. (...)


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"C'est toujours ça que Bruxelles ne nous prendra pas"


GRÈCE
“Nous vivons dans la lumière 
d’une étoile morte”
(les Grecs ne sont hélas pas les seuls)
Fabienne Darge

   (...) /En 1978, vous avez écrit le texte Je meurs comme un pays. Il parle de la disparition d'une nation qui perd jusqu'à son nom et son histoire. Quel sentiment éprouvez-vous face à ce qui arrive à la Grèce ?

   Dimítris Dimitriádis : C'est évidemment un sentiment assez étrange. J'ai écrit Je meurs... il y a 35 ans : le pays était sorti de la dictature des colonels, c'était une période pleine d'espoir, de promesses et de prospérité. C'est une situation personnelle de solitude absolue qui m'a poussé à écrire ce texte qui a pris la forme d'une parabole : je parle d'un pays qui meurt parce qu'il n'accepte pas sa propre fin, et qu'il n'accepte pas l'autre. Un pays qui se sent assiégé pendant 1 000 ans, qui n'accepte pas ce qu'il appelle l'ennemi, qui ne voit pas que l'" ennemi " est sa perspective d'avenir. Ce qui caractérise la Grèce, c'est une sorte de stagnation, d'immobilité mentale : on reste figé sur des habitudes aussi bien psychologiques que sociales, on vit sur une tradition morte, que l'on ne songe pas à renouveler.

   C'est un problème gravissime : ce pays par excellence historique qu'est la Grèce est bloqué dans le mécanisme de l'Histoire. C'est pour cela que nous sommes arrivés à une impasse : tout ce dont on parle, ce grand héritage grec dont on se prévaut, s'est pétrifié sous forme de clichés, de stéréotypes. Ce n'est pas nouveau : cela fait bien longtemps qu'en Grèce nous vivons dans la lumière d'une étoile morte. Ce que je ressentais il y a 35 ans est devenu plus aigu aujourd'hui : la " crise " ne se résoudra pas sans une vraie prise de conscience historique, qui passe par la reconnaissance que quelque chose est mort, pour qu'une nouvelle naissance puisse avoir lieu. Comme dans ce vers de T. S. Eliot : "Dans ma fin est mon commencement." Encore faut-il nommer la fin.

   /La crise est donc avant tout historique, avant d'être politique ou économique?

   Oui, même si je ne nie pas les dimensions économique et politique. Il faut redire encore et encore que le système politique sur lequel nous vivons en Grèce, qui date de l'occupation ottomane (et donc de plusieurs siècles), est totalement clientéliste. Les grands propriétaires terriens d'autrefois ont été remplacés par les partis politiques, mais c'est la même relation avec le peuple. L'Etat appartient au parti, et le parti utilise et exploite les ressources de l'Etat pour maintenir son système de clientèle.

   /Vous dites "le" parti, mais il y a eu des alternances politiques en Grèce depuis la fin de la dictature, en 1974...

   Oui, bien sûr, après la chute des colonels est apparue la Nouvelle Démocratie de Constantin Caramanlis, mais à partir de la fin des années 1970, c'est vraiment le parti soi-disant socialiste d'Andréas Papandréou, le Pasok, qui a régné sur la Grèce. Ces deux grands partis, l'un dit de droite, l'autre dit de gauche, ont fonctionné de la même façon, mais il faut reconnaître que le Pasok a poussé ce système de clientélisme à son maximum. Il a opéré un véritable rapt des ressources de l'Etat, avec tout l'argent qui venait de l'Union européenne, et l'argent de l'Etat est devenu le trésor du parti, qui a permis la création de nombreux emplois fictifs, par exemple. Et tout cela continue et explique en partie que nous en soyons arrivés à une telle catastrophe économique : le système est épuisé parce qu'il n'y a plus de ressources, et tellement pourri en profondeur qu'on est complètement dans l'impasse. C'est tout cela qui me fait dire que le pays est déjà mort, et qu'il faut l'accepter : tout balayer, pour recommencer depuis le début. C'est cela, la conscience historique. (...)

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Luc Desle

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