Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 17 juin 2012

"Les Femmes, si tu les crois, t'es mal barré. Si c'est le contraire, c'est pareil". Benoît barvin in "Pensées de mes voisins"

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Pensées pour nous-mêmes:

(SI LE FEU BRÛLE TA MAISON
IL LAISSERA TOUJOURS TON COEUR INTACT) 

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(25)
pcc Benoît Barvin

fright_belarski

La cachette

   Luc devait avoir dans les 6 ans. Il n'allait pas encore au jardin d'enfants. Le seul disponible,  dans ce pays Africain des années soixante-dix, était complet. L'enfant restait donc à la maison, à la garde de sa mère qui, dans quelques mois, deviendrait institutrice pour les  petits d'expatriés. 
   Luc était rêveur. Il s'amusait seul, dans sa chambre, ou bien dans le salon, meublé de quelques fauteuils en forme de chaises longues, d'une longue table basse, de deux meubles, dont l'un était rempli de bouteilles d'alcool. Sa mère était dans la cuisine attenante. 
   Luc avait combattu aux côtés de Zorro, monté sur Tornado et ils avaient tué beaucoup de méchants. Maintenant il s'ennuyait. Il regarda autour de lui, ne vit que la terrasse qui ouvrait sur un petit jardin aux herbes brûlées - on était en pleine saison sèche. La baie avait été fermée, pour l'empêcher de sortir et de faire des bêtises. Au plafond tournait mollement un large ventilateur qui remuait de l'air poisseux. Les climatiseurs, ce serait pour l'appartement dans lequel ils allaient emménager, dans quelques semaines. 
   Jusqu'à présent, Luc avait joué comme à l'habitude. Maintenant il se sentait morose, à la fois mal à l'aise et de méchante humeur. Ces changements d'humeur étaient rares mais brutaux.
   "Luc! appela sa mère. Viens goûter". Il ne bougea pas. Il était dissimulé derrière un des fauteuils et décida qu'il ne répondrait pas. Plus jamais. Qu'il ferait comme s'il avait disparu et que personne ne le retrouverait, qu'on le regretterait énormément, mais ce serait trop tard. 
   "Luc! Tu te dépêches, oui? Je n'ai pas que ça à faire!". La voix de sa mère montait dans les aigus quand elle se mettait en colère. Ce qui était le cas maintenant. Luc l'aperçut fugitivement qui surgissait dans la pièce, les yeux froncés, lanceurs d'éclairs, des rides déformant méchamment son front. Même son opulente chevelure lui parut en bataille. Il pouvait encore s'extraire de derrière le fauteuil, apparaître avec son petit sourire contraint, timide, presque maladif, et tout serait dit. Mais il n'en fit rien. 
   Au contraire, il se roula en boule pour offrir le moins de prise au regard maternel, s'efforçant même d'inspirer très doucement pour ne pas faire de bruit. 
   "Luc! Si je te trouve, tu vas passer un sale quart d'heure!". Le garçon pensa que sa mère était de plus en plus nerveuse, depuis quelques temps. Papa lui avait dit qu'il aurait un petit frère. Qu'il ne fallait pas être méchant avec Maman, sinon il le regretterait. Mais, décidément, Luc ne pouvait pas se résoudre à renoncer à sa cachette, même s'il entendait se rapprocher le pas de sa mère qui claquait sur le sol dallé du salon. Sa mère qui ne disait plus rien. Elle respirait fort, comme un animal en furie. Il ressentait presque matériellement sa rage. 
   Cette fois, plus question de se montrer, sinon il prendrait une sacrée correction. Les pas s'approchaient du fauteuil-chaise longue. Il se mit à trembler, s'attendant à tout instant à ce que le visage de sa mère surgisse, les yeux flamboyants de colère et qu'elle le saisisse par le col pour l'extirper de sa cachette et qu'elle...
   Mais Maman poussa un drôle de cri, puis il y eut un bruit mat, bizarre, comme si on jetait un grand sac plein sur le sol. Ensuite, le silence... Le garçon attendit un moment avant de pointer le bout de son nez. Il aperçut le corps de sa mère, allongée par terre, visage dans sa direction, les yeux grands ouverts. Il patienta encore un peu, puis sortit de sa cachette, s'approcha du corps, le regarda longuement. Parce que ses yeux ne cillaient pas, il comprit que sa mère ne dormait pas. Il ne savait pas exactement ce que ça voulait dire, que d'être mort, mais il le pressentit. Il tourna autour du cadavre un moment puis, tenaillé par la faim, il se dirigea vers la cuisine pour goûter. 
   Luc pensait à ce que dirait Papa quand il rentrerait, dans une petite heure. Il devrait de nouveau se cacher. Papa ne le verrait pas et peut-être qu'il jouerait à mourir, comme Maman... 
   A cette idée, une belle excitation s'empara de lui et il mordit à belles dents dans son pain au chocolat.

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"Alors, tu as compris ce que tu dois faire?
- Je le chauffe, toi tu l'allumes et, toutes
les deux, on le fait brûler en enfer...
- C'est bien résumé..."

(Les tueuses de membres virils
n'étaient pas des Saintes Nitouches)


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"Non, décidément, ce pull en peau de petits orphelins
ne me va pas du tout... Encore un achat compulsif!"

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"Comment lui annoncer qu'à cause d'une loi scélérate,
le port de la culotte est désormais obligatoire...
sigh..."

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"Chérie, peux-tu, s'il te plaît, cesser d'avoir cette...
hum... érection... Ça m'empêche de me concentrer
sur tes seins..."

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"Oui, je suis la Maîtresse de votre mari. Et alors?
- Alors vous aimez les pruneaux?
- C'est-à-dire que..."

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Blanche Baptiste

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