Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

lundi 10 septembre 2012

"Je te taquine, tu me taquines, il me taquine, nous nous battons". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE ÉTAIT, EST,
SERA LE SAGE)

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(Le fantôme de la liberté de la femme, au Pakistan, 
courait le plus vite possible
pour qu'on ne le rattrape pas trop vite)




Sarah Caron - Dans les rues de Peshawar, la capitale de la province 

Khyber Pakhtunkhwa (Pakistan), une femme en burqa rentre en courant chez elle,
 car elle n'est pas accompagnée et c'est dangereux pour elle. 




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"Ce que je regarde? Un camp de vacances, cette question!"



Les Chinois se rebellent 
contre leur goulag
Arnaud de La Grange


   Le goulag chinois est revenu sous les projecteurs à la suite d'une triste affaire survenue le mois dernier dans la province du Hunan. Tang Hui, une mère de famille dont la fille avait été violée à l'âge de 11 ans et forcée à se prostituer, demandait instamment aux autorités - par le système des pétitions - que les coupables soient punis plus sévèrement. Y compris des policiers impliqués, selon elle. Son insistance lui a valu d'être condamnée à 18 mois de camp de travail, pour avoir «troublé l'ordre social et exercé une influence négative sur la société». La décision a suscité un tollé chez les internautes chinois, se mobilisant par centaines de milliers pour la courageuse mère, qui du coup a été rapidement libérée.


   Cette sinistre invention maoïste a perduré et même prospéré jusqu'à nos jours. Mao avait théorisé la rééducation par le travail en 1957, pour traiter les petits délinquants et les gêneurs, des intellectuels notamment. Un temps mis en veille pendant la Révolution culturelle, où les autres outils de châtiment ne manquaient pas, le laogai a été réactivé dans les années 1980 et s'est développé depuis. Avec une fâcheuse propension à s'étendre à toutes les voix un peu dissidentes. Vu du côté répressif, le système est une merveille puisqu'il permet d'enfermer quelqu'un pour une durée pouvant aller jusqu'à quatre ans, de manière extrajudiciaire, sans procès ni possibilité de recours à un avocat. Une signature suffit à vous envoyer derrière les barreaux.
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"Non! Je vous ai dit que je ne vous prêterai
jamais mon exemplaire du Coran...
N'insistez pas!"


Mani - Syrie, Homs. Quartier de Bab Amro, janvier 2011. 
Les rebelles de l'ArmŽée syrienne libre sont postŽés dans tous les immeubles 
aux limites du quartier et font le guet de jour comme de nuit. 

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"Je vois plein d'enfants pauvres qui ont besoin qu'on
leur remonte les bretelles et... Zut! Ils n'en ont pas..."

Mary Poppins

Jouer aux pauvres, quelle insulte !
Amélie Baron
Le Nouvelliste

   (...) Comme beaucoup d'étrangers, Matthew Jones n'a découvert Haïti que le 12 janvier 2010, devant une télévision où tournaient en boucle les images terribles des morts, des blessés, des décombres... Devant l'horreur sans mots de la catastrophe qu'a été le séisme, ce jeune étudiant américain a voulu aider. Sentiment compréhensible et partagé par des millions de personnes à travers le monde. Mais plutôt que de se défausser rapidement de quelques billets auprès d'une ONG, Matthew Jones a voulu agir : "Je ne savais pas comment aider mais vivre dans la pauvreté a été une bonne première étape". Enrôlant son frère et deux de ses amis, il est donc parti pour passer 28 jours à Port-au-Prince. Leur projet : vivre sous une tente, avec un dollar par jour. "Pour mieux comprendre, nous avons décidé de vivre comme les Haïtiens". Faire comme si... tels des enfants qui, dans une cour de récréation, s'inventent un univers. Sauf qu'ici le terrain de jeu a été un pays, une capitale, une ville bien réelle. 

   Les quatre jeunes hommes ne sont, bien sûr, pas partis les mains vides. Caméra et micro dans les sacs : il leur fallait filmer le quotidien haïtien, preuve s'il en fallait une, que leur "aide" bien intentionnée était davantage tournée vers eux-mêmes et non à destination des Port-au-Princiens dans le cruel besoin. Leur vidéo intitulée "1 dollar poverty - living in Haiti on 1 dollar per day for 28 days" est désormais disponible sur Youtube. Vingt-huit minutes dérangeantes où s'étale l'inutilité de leur "expérience", car Haïti fut réellement pendant ces quelques jours leur laboratoire. Et pas n'importe lequel ! Avant le départ, les quatre amis évoquent face à la caméra leurs appréhensions, leurs doutes. Qu'est-ce qui leur fait le plus peur ? Le plus jeune répondra "de ne pas revenir"... Les clichés sont annoncés, le suspens lancé : nous, Américains, allons dans cet inconnu d'où nous pourrions ne pas revenir. 

   Au fil du documentaire, ces candides aidants découvrent la rude réalité. Leur tente (emportée dans les bagages, ils n'ont pas eu à subir des heures d'attente pour bénéficier d'un don d'une organisation internationale) sera plantée dans la cour d'une maison en ruines. Une générosité haïtienne qui fausse déjà leur "expérience", mais ils ne s'en soucient guère. Dès leur premier jour, les jeunes Américains se plaignent de l'effort nécessaire pour porter un gallon d'eau, sous la chaleur. L'étape au marché leur fait réaliser qu'avec leur dollar quotidien, ils ne pourront manger que deux repas par jour. Et uniquement du riz, des pois, des spaghettis... Qu'il est dur de prétendre être pauvre ! 

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Benoît Barvin

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