Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 14 novembre 2012

"Même avec son nez de clown, cet anthropophage ne me fit pas rire." Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE N'EST QU'UNE 
LUMIÈRE INTERMITTENTE)

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(54)
pcc Benoît Barvin


Terrain

   Je le découvris au fond du jardin, juste derrière la haie qui me séparait de chez mes voisins. Enfin, quand je dis voisins, je devrais plutôt préciser qu'il s'agissait d'un terrain vague, que je n'avais jamais vu occupé et qui m'avait toujours intrigué. Pourquoi le vis-je réellement ce jour-là et y pensai-je toute la journée? Je n'en sais rien. Toujours est-il que je constatai que la haie de séparation était à moitié détruite. Elle pendouillait d'un côté et il suffisait de le tirer vers soi pour qu'elle cède soudain et que je me retrouve... disons, avec un jardin un peu plus grand...

   L'intérêt de la chose, c'est que mon grand-père avait construit une cabane qui dissimulait en grand partie ce petite espace. Une vingtaine de mètres carrés, pas de quoi pavoiser, mais cela ressemblait à une extension-cadeau sur laquelle je ne crachais pas, évidemment. Il faut dire que ma situation financière était des plus précaires, aussi acceptai-je cette extension avec plaisir, y voyant une petite revanche sur ma vie, assez terne, il faut bien le dire.

   Le lendemain, au courrier, on m'apprit qu'une tante lointaine venait de mourir et qu'elle me léguait une petite somme qui me permettrait de passer l'année avec aisance. Je fis la relation avec le terrain et le prit pour un "bienfaiteur" d'un nouveau genre. Pour le remercier, j'y plantai un parterre de jolies fleurs achetées tout exprès.

   Ces fleurs se racornirent dans l'heure. Cette fois, j'en conçus un étrange pressentiment, accentué d'ailleurs la nuit, dans un rêve bizarre qui me chamboula et me réveilla brutalement, claquant des dents. J'avais vu, en songe, un chat qui s'approchait du terrain,  en humait la terre et que, tranquillement, il commençait à y déféquer... La terre se transforma en un bourbier liquide qui avala l'animal d'une seule lampée...

   Je mis deux jours avant de retourner voir la parcelle. Je réalisai qu'elle s'était approchée si près de la cabane, qu'elle en léchait la structure. La terre semblait sèche mais, dans un coin, à l'endroit exact où j'avais "vu" le petit félin être absorbé, se trouvait une sorte d'étoupe...

   J'aurais pu refermer la haie. Mais je sentais qu'il était trop tard, l'avancée du terrain me l'indiquait. J'avais pactisé avec lui, puisqu'ayant accepté son "cadeau", l'argent de cette tante dont, décidément, je me demandais si elle existait vraiment.

   Lorsque, quelques jours plus tard, je fis de nouveau un rêve-cauchemar au cours duquel une portée de chatons étaient dévorée goulûment par le terreau qui se transformait en énorme gueule, je compris le message. J'eus le plus grand mal à trouver une portée et, surtout, à en voler tous les membres. Je les nourris quelques heures, attendant la nuit pour accomplir ma triste besogne. Je balançai chaque petite bête vers le terrain qui s'en empara, les absorbant les uns après les autres avec un  bruit de mandibules satisfaites.

   Je reçus dans la semaine ma récompense. Une autre tante me cédait un petit pécule. Il était suffisant pour que je quitte la ville... et cette ogresque extension. Mais j'eus un autre rêve-cauchemar au cours duquel je me voyais pénétrer dans le terrain et y être englouti. Le message était clair. 

   Je restai dans ma maison, attentif aux moindres désirs de cette portion de terre qui me récompensait maintenant largement...

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"Qu'est-ce que tu regardes?
- Les ampoules... C'est pas des halogènes, hein?
- Ben non, elles ne sont pas encore inventées.
- Je me disais aussi qu'elles n'éclairaient pas bézef."

From "Bride of Frankenstein".

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"Je t'ai dit 100 fois de pas utiliser ma brosse à dents!
- Oh, l'autre, quelle chochotte..."

From "Bride of Frankenstein".

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"Ne restez pas là, Maîtresse,
il y a bien trop de vent!"

From "Bride of Frankenstein".

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"Mes cheveux?! Qu'est-ce que t'en as fait?
- J'les ai mangés... J'avais trop faim..."


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La fiancée de Frankenstein.


Synopsis

   Lord Byron, un soir d'orage, s'entretient avec les Shelley. Mary va leur raconter la suite de l'histoire de la créature de Frankenstein.

   Réfugiée dans les souterrains d'un moulin, la créature n'a pas succombé lors de l'incendie du laboratoire par les villageois révoltés. Capturé par des paysans, le Monstre parvient à s'enfuir, en semant la terreur autour de lui et trouve refuge dans la demeure d'un vieil ermite aveugle, qui lui apprend à parler.

   Pendant ce temps, Frankenstein reçoit la visite de l'étrange docteur Pretorius qui lui propose de créer une femme, et donner une compagne au Monstre. Il refuse, mais Pretorius, qui a trouvé et recueilli le Monstre, parvient à faire changer d'avis son collègue en faisant enlever sa femme, Elizabeth. Soumis, Frankenstein accepte.

   Dans leur laboratoire, les deux savants unissent leurs efforts et exposent le corps de leur création au Feu du Ciel. La « fiancée » ouvre enfin les yeux, mais rugit de terreur face au Monstre. Désespéré et fou de rage, ce dernier laisse s'enfuir le couple Frankenstein, puis fait sauter le laboratoire, s'ensevelissant avec la compagne qu'on lui destinait, et le docteur Pretorius.


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Jacques Damboise

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