Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 19 décembre 2012

"Ce grand tragédien prenait surtout au tragique la baisse constante de ses cachets". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA SAGESSE DU SAGE EST
PEUT-ETRE TA SAGESSE,
PEUT-ETRE PAS )

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(59)
pcc Benoît Barvin






Chemin

   Il était perdu. Ce Bon Dieu de GPS l'avait fourré sur une fausse route, tout du moins un banal chemin vaguement goudronné qui, après deux ou trois kilomètres, s'était transformé en un circuit boueux pour quad du dimanche. Il était d'ailleurs si étroit, cerné de part et d'autres de petits bosquets d'épineux si agressifs, qu'il se sentait contraint d'avancer, bien que son véhicule, plus tout jeune, ait renâclé déjà par deux fois.

   Heureusement il faisait beau. Enfin... Il avait fait beau, plus tôt, le matin même lorsqu'il s'était levé et s'était rendu à ce rendez-vous. On lui promettait un "bel objet patiné par le temps. Prix à débattre". L'objet en question était une lampe à huile authentique qu'il se faisait fort d'obtenir à un prix inélégant pour le vendeur, mais très intéressant pour lui. Certes il avait bien vu, sur son Bon Dieu de GPS, que l'endroit était situé près d'une colline, dans les terres, mais jamais il n'aurait cru qu'il faille, non seulement quitter l'autoroute, mais la nationale et, pour finir, cette départementale d'un autre âge.

   Un écrivain célèbre avait parlé du Pays comme étant, dans le Futur, une réserve naturelle dédiée au tourisme. Pour l'instant, c'était mal barré. La nature autour de lui était sauvage. Des oliviers se dressaient, en rangs militaires sur la gauche, alors que d'autres essences ponctuaient, de ci de là, le paysage. La lumière, au début franche, venue d'un soleil qui dardait de joyeux rayons, était maintenant tamisée, maladive par instant car de gros nuages bourgeonnaient dans le ciel. 

   Dix minutes plus tard, le chemin devenait étroit, se transformait en sentier et il dut arrêter son véhicule. Il était dépité, à la fois furieux et mal à l'aise. La luminosité était à présent fortement réduite. L'orage allait bientôt éclater. Il sortit de la voiture, muni d'un parapluie, repéra aussitôt la bâtisse, au bout, là-bas, à une cinquantaine de mètres, grâce à un formidable éclair, avant que le tonnerre se mette à rouler presque aussitôt.

   Il comprit qu'il devait courir vers le lieu de rendez-vous, sous peine d'être frappé par la foudre. Il le fit, ne craignant pas d'être ridicule à se hâter de la sorte, silhouette incongrue d'un self-made-man cravaté - pour impressionner le client -, avec dans l'autre main un attache-case. Il arriva, les poumons en feu, sous le porche de la demeure alors qu'une pluie lourde s'abattait soudain, par rafales violentes. 

   Il cogna à la porte, crut entendre quelqu'un lui dire d'entrer, ce qu'il fit, et il se retrouva dans une obscurité totale, alors que le battant, derrière lui, se fermait lentement. Il sut qu'il était arrivé car, devant lui, une lumière jaillit aussitôt, braquée sur la lampe à huile qu'il était venu chercher. Elle était encore plus belle que sur les photos qui lui avaient été présentées. Un vrai bijou. Il oublia instantanément le long périple pour arriver jusqu'à cette merveille, gomma l'étrangeté de la situation et cette absence - momentanée? - de propriétaire, pour s'approcher, la gorge sèche, de l'objet féerique.

   Il le prenait dans la main, il en évaluait la surprenante conservation, la forme à la fois sensuelle et un rien agressive, lorsqu'il fut de nouveau plongé dans le noir. Autour de lui l'orage se déchaînait. L'obscurité était si totale qu'il frissonna, pris d'une peur bien réelle et, sans réfléchir, il se mit à frotter la petite lampe, comme  dans les contes.

   Ce qu'il n'aurait peut-être jamais dû faire. Car l'Enfer et le Paradis ont chacun mille visages...

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"Ben, Chérie? Qu'est-ce que tu fais?
- Je me déshabille, cette question!
- Et pourquoi faire?"

(SOURCE: GROTTU, VIANERDCORE)

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"Mmmm...
- Pardon?
- Mmmm...
- Oui, oui, bien sûr, moi aussi,
je trouve cette tenue ridicule..."


THE SERPENTS LAIR 
ALEXANDER MCQUEEN SNAKE DRESS FALL/WINTER ‘09
(VIA MVAT)

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(La fameuse femme poisson-chat en pleine action)



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"Vous compwendwe pouwquoi you are a little boy?
- Peut-être parce que je suis assis et vous debout?"


(SOURCE: FEWMIM, VIAMUDWERKS)

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Jacques Damboise

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