Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

lundi 17 décembre 2012

"Quand elle était sous sa douche elle n'aimait pas l'idée que Dieu était partout". Benoît Barvin in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TA VIE EST UNIQUE
TA MORT EGALEMENT)

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"Qu'ess-t'as, toi, hein? 
Qu'ess-t'veux?"



Une mouette immortalisée en gros plan, voilà une nouvelle photo prise au moment parfait.  Lle cliché est l’œuvre du photographe suédois Brutus Ostling, un spécialiste de la photo d'oiseau. Sa technique est loin d'être compliquée : il tient du pain ou du poisson dans sa main libre pour appâter les volatiles. (BRUTUS/CATERS NEWS AGENCY/SIPA)



(La preuve est faite que les mouettes ne savent pas articuler)


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(Espion russe surveillant sa future victime dans le public)

ROYAUME-UNI 
Petits meurtres 
entre Russes à Londres
Neil Tweedie 
The Daily Telegraph 

   (...) Il arrive que des individus en parfaite santé meurent aussi subitement que naturellement : dans un premier temps, la police du Surrey ne s’est donc pas plus inquiétée que cela du décès d’Alexandre Perepelitchny . Cet homme d’affaires russe a été retrouvé mort non loin de son domicile, dans le quartier très cossu de St George’s Hill, à Weybridge, le samedi 10 novembre. C’est un membre de son personnel de maison qui a trouvé le corps alors que la nuit tombait, à proximité de la maison qu’il louait 12 500 livres par mois [environ 15 500 euros].

   Agé de 44 ans, Perepelitchny , qui avait été vu en train de faire son jogging un peu plus tôt dans la journée, était encore en tenue de sport. Il n’y avait aucun signe de violence, rien qui suggère une affaire louche. Ce quartier fermé, chapelets de demeures entourées de jardins où rien ne se vend en dessous de trois millions de livres [3,7 millions d’euros], est l’un des plus huppés de Grande-Bretagne (il a vu défiler des chanteurs et des stars du foot), et ce serait aussi l’un des plus sûrs

   Pour les policiers en charge de l’affaire, la mort de Perepelitchny est apparue dans un premier temps comme un drame individuel, rien de plus. Ce n’est que plus tard, quand des associés de la victime leur ont mis la puce à l’oreille, qu’ils ont commencé à envisager de plus sombres explications. La première autopsie n’ayant pas été concluante, une deuxième a été ordonnée. Les conclusions du rapport toxicologique ne seront pas disponibles avant plusieurs mois. (Oui, et alors? On attendait une révélation et on n'a rien...) (...)

   (...) Assassinats et tentatives d’assassinat sont rares en Grande-Bretagne, mais quand il s’en produit, il y a souvent de bonnes chances qu’un Russe y soit mêlé. La Russie est aujourd’hui un pays bien moins violent qu’il y a encore cinq ans, mais pour les nombreuses organisations criminelles en activité sur ce vaste territoire, certaines très proches du gouvernement, il y a toujours des vendettas à mener et des individus gênants à faire disparaître. Certes, quand la cible a trouvé refuge au Royaume-Uni, certains assassins en puissance abandonnent leurs projets – mais pas tous.

   Environ 300 000 Russes sont installés en Grande-Bretagne, et Londres en particulier tire profit de l’afflux de ces milliardaires et millionnaires qui ont fait fortune au moment des grandes privatisations des années 1990. Les millionnaires russes, au nombre d’une centaine, représentent ainsi un quart des visas de premier niveau [“Tier 1”, pour les migrants “à haute valeur ajoutée”] délivrés entre janvier et juin 2012. Ces permis privilégiés autorisent un séjour à long terme, sans domiciliation fixe, en échange d’un investissement minimum d’un million de livres [1,23 million d’euros] dans l’immobilier, les actions ou les obligations britanniques. 

   Mais ces immigrés arrivent aussi avec leur histoire, leurs peurs et leurs vieilles querelles. Très peu de vérifications des antécédents sont menées sur les demandeurs de visas de premier niveau, et les riches russes arrivent en si grand nombre que certains commencent à s’inquiéter de leur place grandissante au sein des institutions britanniques. Les services de renseignement du MI6 y voient même un grave danger potentiel. (...)
Lire sur:

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(Image incestueuse insoutenable.
Que fait la police?)

(Source: tinyurl.com)

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(Super héros français travaillant incognito 
dans la guerre économique mondiale)

Intelligence économique en France
Jean-Louis Caccomo


   (...) Depuis le premier choc pétrolier de 1973, le slogan officiel national est que « la France n’a pas de pétrole mais elle a des idées ». Le problème majeur est que nos idées sont en grande partie développées et exploitées à l’étranger (soit par des Français expatriés, soit par des concurrents étrangers) donnant naissance à des produits, des services voire des industries qui vont devenir nos plus redoutables concurrents. Ce mouvement est entretenu par la fuite des cerveaux, la diminution des dépôts de brevets français et la création de start-up françaises à l’étranger, notamment à la Silicon Valley.


   Ce processus ne date pas d’aujourd’hui. La première machine à vapeur a été mise au point par le français Denis Papin, mais c’est l’écossais James Watt (1736-1819) qui déposa le brevet, lançant la révolution industrielle en Angleterre. Les Frères Lumières ont mis au point, à la fin du XIX° siècle, le procédé cinématographique, mais l’industrie du cinéma est née à Hollywood. Dans les années 60, l’entreprise française BULL était parmi les premières sociétés en pointe dans le secteur informatique mais la France est passée à côté de la nouvelle économie. C’est une des manifestations du « paradoxe français ».

   Et cette situation est sans doute liée à la prise de conscience tardive de la nécessité de sensibiliser les acteurs économiques du pays (entreprises, universités, laboratoires de recherche, collectivités locales, État) aux pratiques d’intelligence économique (lobbies, réseau, renseignement, secret, espionnage) mises en œuvre, depuis les années 70, par les Japonais, les Américains puis, plus récemment, les Chinois.

   Pendant que les universités américaines ou chinoises sélectionnent scrupuleusement, et surveillent, aussi les étudiants en provenance de pays concurrents, nous finançons, au nom du social, les études d’étudiants étrangers dont certains n’ont pas toujours des intentions « pacifiques » ou désintéressées. En fait, ils viennent carrément nous piller et nous nous laissons faire...

   Ces pratiques d’intelligence économique ont consisté à transposer, dans le domaine de l’économie, les techniques mises au point par les militaires durant les périodes de guerre, et notamment durant la guerre froide qui a opposé le bloc soviétique (qui a ainsi pillé les technologies occidentales voir l’affaire Farewell popularisée par l’excellent film de Christian Carion). Elles sont généralement mises en œuvre par des anciens agents des services secrets qui travaillent pour des sociétés privées d’intelligence économiques au service des États ou de firmes concurrentes.

   Hélas, la généralisation de ces procédés transforme la compétition économique en une véritable « guerre économique ». Et il vaut mieux œuvrer à pacifier l’économie qu’à entretenir une guerre économique qui dégénère toujours en guerre tout court. Mais il faut aussi être lucide car ce sont ces moyens qui sont à l’œuvre dans les négociations à l’OMC, aux congrès américains ou au parlement de Bruxelles lorsqu’il s’agit de faire adopter des normes, des législations sur les brevets ou autres enjeux stratégiques. Paris a sans doute perdu l’organisation des jeux olympiques au profit de Londres par manque de professionnalisme dans ce domaine.

   Rapport Martre, œuvre collective du Commissariat du Plan intitulée Intelligence économique et stratégie des entreprises, La Documentation Française, Paris, 1994. ↩
Christian Harbulot, La guerre économique, Que Sais-je/PUF, Paris, 2010. Christian Harbulot, « Intelligence économique et stratégie des entreprises », La documentation française, Paris, 1994. 
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Luc Desle

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