Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mardi 8 janvier 2013

"La Bête pensait que la Belle était belle; la Belle pensait que la Bête était bête". Jacques Damboise in "Pensées à contrario".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE TEMPS A LE TEMPS,
TOI UN PEU MOINS)

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"Bon, d'accord, je te raconte l'histoire des 7 nains...
Mais c'est la dernière fois, hein?
Et puis, fais gaffe à mon doudou!"

EPIMYTH
[nouon]
the moral of a story.

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"Hé ben moi, j'préfère les drones...
Les soldats de plomb, c'est nul"

Dur, dur de faire la guerre à distance !
David Zucchino 
Los Angeles Times |

   (...) Assis devant des ordinateurs à des milliers de kilomètres des aéronefs qu’ils contrôlent, les opérateurs de drones veillent à la protection des troupes américaines au sol vingt-quatre heures sur vingt-quatre en repérant de potentielles embuscades et en menant des missions d’observation. Il est rare qu’ils ouvrent le feu. La plupart du temps, ils se contentent de rester les yeux vissés sur leurs écrans, pendant des heures, jour après jour. C’est un travail monotone mais qui peut aussi se révéler très perturbant. Les opérateurs de drones voient des soldats au sol se faire attaquer et perdre des camarades. Ils zooment sur les morts pour confirmer le nombre de victimes. Physiquement, ils ne sont même pas sur le même continent mais, psychologiquement, ils sont sur le front et cela peut créer chez eux un profond sentiment d’impuissance. 

   “L’absence de contrôle est l’un des principaux facteurs de stress de cette profession”, explique Hernando Ortega, colonel de l’armée de l’air américaine. 

   La hiérarchie militaire commence tout juste à prendre la mesure du problème alors que l’utilisation des drones ne cesse d’augmenter. Ces dernières années, l’armée américaine a formé davantage d’opérateurs de drones que de pilotes conventionnels et le Pentagone mise de plus en plus sur ces appareils pour ses opérations militaires et antiterroristes à l’étranger. Les équipages de drones ont effectué 54 sorties quotidiennes en Afghanistan et en Irak l’année dernière, contre seulement 5 par jour en 2004. L’objectif est d’atteindre 65 sorties par jour d’ici à 2013. La terminologie militaire évolue elle aussi : autrefois appelés UAV [Unmanned Aerial Vehicles, véhicules aériens sans pilote], les drones sont aujourd’hui désignés dans le jargon militaire comme des RPA [Remotely Piloted Aircraft, avions pilotés à distance]. “Ils ne sont pas ‘sans pilote’, insiste Ortega. Les opérateurs sont au cœur du système.” (...)

   (...) Même si la plupart des pilotes de drones travaillent sur des bases militaires aux Etats-Unis, l’armée de l’air les considère comme des soldats déployés sur le terrain. “Un opérateur de Predator m’a dit : "Je passe douze heures sur le front à combattre des insurgés et vingt minutes plus tard je me retrouve chez moi à vérifier si mes enfants ont bien fait leurs devoirs", témoigne Ortega. De plus, même à distance, les équipages de drones développent des liens forts avec les troupes au sol car ils communiquent en permanence avec elles via une messagerie ou par radio. “En fait, ils se transportent vraiment sur la ligne de front”, souligne Ortega. Cela contribue à leur sentiment d’impuissance quand ils voient leurs camarades en danger. 

   “Ils peuvent se sentir coupables, même si aucun coup de feu n’est tiré, simplement parce qu’ils sentent qu’ils ne peuvent rien faire”, explique le colonel Kent McDonald, psychiatre de l’armée de l’air qui a participé à une récente étude sur 900 opérateurs de drones. Cette étude a révélé que 46 % des pilotes en service subissaient des niveaux de stress élevés et que 29 % manifestaient des signes d’épuisement. (pauvres, pauvres choux...) (...)


Lire sur:


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(Parfois la Gloire éternelle
doutait de sa propre existence)

Chimères by Pascal Adolphe Jean Dagnan Bouveret

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"Cet hôpital pour gens sains malades,
c'est quel numéro, déjà?"


"Le jour des morts-vivants". Romero
blog.dvdpascher.net

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE :
L’hôpital dont on ne revient pas
MLADÁ FRONTA DNES 

PRAGUE

   (...) Appelons-le… Jiří. Il se trouvait depuis un an au Congo, lorsqu’une épidémie d’Ebola s’est déclarée dans la région où il était en mission. La probabilité était très forte qu’il ait été infecté par cette maladie, mortelle dans quasiment 100 % des cas, qui se caractérise par d’importantes hémorragies internes.

   Après son retour en République tchèque, le responsable en chef hygiène des armées l’avait dirigé immédiatement vers l’unité de quarantaine du Centre de protection biologique de Těchonín, un hôpital militaire, dissimulé au cœur des monts Orlické hory. Aucune autre structure semblable n’existe en Europe. Il peut servir en cas d’attaque terroriste à l’arme biologique, comme le SRAS ou l’Antrax. (...) 

   (...) Autre caractéristique singulière : il n’accueille pratiquement aucun malade. Jiří était son unique patient, si l’on ne compte pas les soldats qui, de retour de mission à l’étranger, y passent toujours 24 heures en quarantaine.

   Jiří a eu de la chance. Malgré les forts soupçons d’une infection par le virus Ebola, le diagnostic n’a pas été confirmé après deux semaines de quarantaine et il a pu rentrer chez lui. Jiří est donc l’un des rares mortels à savoir à quoi ressemble l’intérieur de ce complexe hypermoderne. 

   Presque tout ici est fait d’acier inoxydable et les médecins examinent les patients vêtus de scaphandres munis de leur propre système d’alimentation en oxygène. Les portes s’ouvrent dans un bruit sourd du fait de la dépressurisation.Il faut plusieurs minutes aux médecins pour se rendre auprès de leur patient, qui pourtant se tient à portée de main, derrière une paroi à triple vitrage. Et même si leur patient s’étouffait, les médecins devraient tout d’abord revêtir leur scaphandre et traverser les zones de sécurité. Environ trois minutes se seraient écoulées avant qu’ils n’aient pu le rejoindre. (...)


   (...) Les visites médicales se déroulent avec des micros placés dans le scaphandre. Les observations du médecin sont retranscrites par ordinateur par un de ses collègues qui se trouve à l’extérieur, derrière la paroi à triple vitrage. Presque tous les appareils ne sont utilisés qu’une seule fois, y compris les détecteurs les plus coûteux, car il est quasiment impossible de les désinfecter totalement après qu’ils aient été en contact avec un patient réellement contaminé.

   Chaque patient est en fait isolé dans une sorte d’aquarium alimenté en oxygène et en eau propre et disposant d’un système fermé de gestion des déchets. Contrairement aux autres hôpitaux, et malgré l’existence d’une salle d’opération, on n’envisage pas vraiment ici la possibilité d’opérer les patients. En revanche, leur autopsie est clairement programmée. La salle d’autopsie et le laboratoire d’analyse se trouvent juste à côté des chambres des patients.

   L’évolution des maladies infectieuses mortelles est souvent rapide. Et il est indispensable de déterminer le plus vite possible la nature de la contamination afin de pouvoir protéger l’entourage du patient. (SF des années 60, tu avais tout dit) (...)
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Luc Desle

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