Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 3 février 2013

"Ce pendu qui faisait des grimaces, je trouvais ça tellement inconvenant...". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA SAGESSE NE SE THÉSAURISE PAS)

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS (70)
pcc Benoît Barvin


Byt (The Flat) by Jan Švankmajer, 1968
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Humain

   Il n'avait pas envie d'aller au boulot. Une lassitude trop longtemps contenue plombait ses membres, engourdissait son cerveau... Il avait envie qu'il fasse mauvais, une bonne grosse pluie... Non, un orage qui ferait tomber des cordes et noierait vite fait les rues, empêchant ainsi tout déplacement et... 

   Comme s'il avait commandé aux éléments, cet orage tant désiré éclata soudain au-dessus des toits. En quelques minutes un déluge d'une eau sale se déversa sur la Ville, de sorte qu'on n'y voyait pas à plus de cinquante centimètres devant soi. Impossible, dans ce cas, de sortir pour courir vers son véhicule, dont il n'apercevait même pas la silhouette, sans être trempé comme une soupe. 

   Des sirènes de détresse commencèrent à mugir; il entendit un gigantesque carambolage, tout près; plusieurs éclairs firent office de photophores éblouissants et, avant que l'électricité ne fut coupée, il entendit à la radio qu'une incroyable tourmente obligeait la préfecture à mettre en zone rouge la Ville et ses alentours immédiats. "Ce que c'est que les coïncidences, songea-t-il, allongé sur son diva, sirotant un whisky à la lueur d'une bougie. Il a suffi que je pense à un orage et tout est parti en eau de boudin... Et si, maintenant, je désirais que cette tempête cesse aussi soudainement qu'elle est née, hein?"

   A peine avait-il formulé ce souhait que l'orage, qui s'était transformé en une impressionnante intempérie, s'effaça d'un coup d'un seul. Le soleil se mit à briller dans un ciel sans nuage, un ciel d'un bleu délavé, évidemment, et une bonne odeur d'humidité monta de l'asphalte, martelé quelques minutes plus tôt par des gouttes d'eau aussi lourdes que des hallebardes.

   Aussitôt l'électricité se rétablit, son portable sonna et le patron aboya dans son oreille qu'il était en retard, que ce n'était pas la première fois et qu'il l'attendait illico dans son bureau. Il s'y rendit, trop surpris par la concordance entre son désir et le phénomène naturel pour éprouver une quelconque appréhension à l'idée de se trouver face à face avec son boss.

   Celui-ci le foudroya du regard. Il lui mit les chiffres de ses "manquements à l'horaire" sous les yeux et l'apostropha, crachotant de sa petite bouche méchante, derrière laquelle de sales dents à la blancheur immaculée faisaient la nique aux propos désagréables, au timbre de la voix, un rien vulgaire.

   Soudain, alors qu'il était occupé à observer le paysage, via le dernier étage de la tour, paysage de multiples édifices en érection où des fourmis laborieuses s'activaient, sous les ordres de patrons aigrefins avec là-bas, au fond, la forêt toute proche puis, au loin, les montagnes chapeautées de neige... Alors qu'il "rêvassait", il se rendit compte que son boss ne l'invectivait plus. 

   Il en comprit la raison en apercevant la bouche close de ce désagréable personnage à l'aide d'une sorte de fermeture éclair, phénomène qui empêchait le triste sire de poursuivre ses diatribes exaspérantes. Le boss devint pâle comme la mort et glissa à terre, évanoui ou bien... Il se pencha sur lui, sachant très bien que c'était sa "faute" si le PDG de la boîte se trouvait dans cette situation. Quelque part, il avait pensé très fort "qu'il la ferme une fois pour toute, cet enfoiré", et c'était ce qui s'était passé.

   Il sortit de la pièce sans dire un mot, lui non plus, prit l'ascenseur et se dirigea vers le premier café venu. Là, sirotant un espresso des plus gouleyants, il se fit la remarque que, par il ne savait quel sortilège, il lui était désormais possible de diriger le monde à sa volonté. Il pouvait devenir le Maître de l'Univers; abolir la Mort - du moins la sienne -; donner du travail à tout un chacun ou, mieux, leur donner de l'argent sans qu'ils aient besoin de se fatiguer le moins du monde... Il pouvait...

   Les idées de mutations dans l’ordonnancement utilitariste des différentes sociétés humaines se bousculaient dans son crâne, l'enfiévrant, le déboussolant, l'affolant... C'est pourquoi, après dix minutes d'une multitude de concepts plus farfelus les uns que les autres, il décida sagement de renoncer à ce pouvoir.

   Un pouvoir qui s'en alla sans regret  visiter une autre planète où les indigènes n'étaient pas aussi stupidement accros à leurs chaînes. 

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(On eut la preuve que la Bête était très coquette)


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"Pssiitt, pssiitt...
- Pssiitt, pssiitt?
- Oui... Pssiitt...
- Ahaha..."


(L'humour des moineaux était vraiment limite)

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(Cet amour contre nature n'obtiendrait pas
son certificat de mariage... Ah ça, non!)

(Source: splattery)

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(La Mort voulait être une étoile de ballet.
Elle s'entraînait très dur dans ce but)


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Jacques Damboise

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