Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

lundi 25 février 2013

"L'histoire des 3 petits torchons et du Grand Méchant mou reste encore à écrire". Jacques Damboise in "Un peu de rien... pour rien".

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Pensées pour nous-mêmes:

(MARCHE TOUJOURS DROIT,
MÊME LES YEUX FERMÉS)

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(Nouveau moyen de locomotion des
bénéficiaires des allocations
familiales)


Refusons la fiscalisation 
des allocations familiales
Nicolas Gavrilenko

  (...) (S)ur le papier cela réduit des inégalités sociales (en abaissant les ressources des classes moyennes et supérieures, mais pas en augmentant celles des familles populaires). Ce n’est pas acceptable pour trois raisons au moins :

   - cela s’inscrit dans un mouvement d’austérité. Les entrées d’argent supplémentaires attendues grâce à la hausse des impôts sur le revenu (les allocations étant ajoutées aux revenus des ménages) ne sont absolument pas redistribuées aux classes populaires.

   - cela contrevient aux principes fondateurs de la sécurité sociale de 45, notamment à celui d’universalité des droits. Accepter que des allocations familiales soient des revenus et imposées comme tels, cela ouvre la possibilité de le faire pour l’ensemble des prestations sociales. Si les injustices sociales doivent être combattues, c’est bien par une plus grande progressivité de l’impôt sur le revenu et non pas avec un État qui viendrait imposer le fruit des cotisations sociales. À ce titre, il est révélateur que la piste étudiée soit celle de la fiscalisation des allocations et pas celle de la baisse du plafond du quotient familial qui aurait pourtant exactement le même effet et qui a déjà été utilisé l’année dernière par le parlement.

   - cela s’inscrit dans un discours général qui dure depuis trente ans, à savoir que le système de sécurité sociale est déficitaire et doit être réformé. Or accepter les mises sous conditions de ressources, les fiscalisations, les baisses de prestations, etc., c’est valider ce discours totalement faux. La sécu et ses différentes branches sont déficitaires, car les salaires ont baissé en proportion des richesses créées depuis 30 ans. À ce jour il manque chaque année 200 milliards d’euros/an de salaires et cotisations sociales sur la base du partage des richesses de 1983. Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour voir que ces salaires et cotisations supplémentaires permettraient à la fois d’avoir un système de protection sociale excédentaire, d’améliorer considérablement le niveau de vie des salariés et d’augmenter les rentrées d’impôts pour l’État. (...) 



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(La croqueuse de diamants, faute de matière première,
s'était reconvertie en croqueuse de pastèques)



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"Qui veut déquiller ces Français 
qui n'en fichent pas une rame?
- Moi!
- Moi!
- Moi!"


Goodyear-Titan: 
Les propos de Maurice Taylor, 
un symbole de la manière 
dont certains Américains nous voient 
(encore)
Antoine Bourguilleau

   (...) "Tout ce que veulent les Français, c’est passer du bon temps… Les Français ne savent que parler. Une vraie logorrhée… Pourquoi les Français arrêtent-ils de travailler deux à trois heures par jour? Les Français passent leur temps dans les cafés à boire au lieu de travailler… Ils sont paresseux… Ils sont loin d’être aussi efficaces que les Allemands en matière de production industrielle."

   D’où sont tirées ces phrases? De la nouvelle saillie du PDG de la société de pneumatiques Titan, Maurice Taylor, en réponse au courrier que vient de lui adresser Arnaud Montebourg? De son premier courrier où il expliquait au ministre du Redressement productif pourquoi il renonçait à reprendre l'usine Goodyear d'Amiens? (...)

   (...) Que nenni. Elles proviennent d’un ouvrage singulier, intitulé "112 Gripes about the French", édité début 1945 et traduit en français au Cherche Midi sous le titre Nos amis les Français. Guide pratique à l’usage des GI’s en France en 1944-1945, et malheureusement épuisé (on peut en trouver le texte original ici).(...)

   (..) Fin 1944, alors que la Seconde Guerre mondiale bat encore son plein, les plus hautes autorités de l’armée américaine s’inquiètent du nombre croissant de préjugés véhiculés par les GI’s à l’égard des Français. Car ceux-ci, à en croire ce que se disent les soldats entre eux comme dans les courriers qu’ils adressent au pays, sont crasseux. Ce sont des lâches. Ils n’en fichent pas une. Ils passent leur temps à tenter de rouler les Américains qui, pourtant, sont venus les sauver.

   Et les Français, eux, qu’ont-ils fait pour l’Amérique, d’abord? Et pourquoi passent-ils toute la journée en terrasse à boire des coups? Ils ne sont pas au courant qu’il y a une guerre? Et leurs femmes, franchement, elles ont la cuisse un peu légère, non?

   Prenant la mesure de ce phénomène, le service de propagande de l’armée américaine publie début 1945 un petit opuscule à destination des troupes, qui reprend plus d’une centaine des accusations les plus courantes afin de les démonter point par point.(...)

   (...) La lecture de la lettre qu’a adressée le patron de Titan à Arnaud Montebourg est en effet accablante tant elle enfile les stéréotypes sur les Français qui ne font que parler, les ouvriers qui ne travaillent que trois heures par jour et les syndicalistes qui sont une bande d’excités. Interrogé par l'AFP sur les remous qu'elle a provoqués, le dirigeant persiste et signe, d'ailleurs: «Bientôt, en France, tout le monde passera la journée assis dans les cafés à boire du vin rouge.» (...)

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Benoît Barvin

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