Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 28 avril 2013

"Ancré sur ses certitudes, il resta à quai". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

***
Pensées pour nous-mêmes:

(POUR T’ALLÉGER, DÉLIVRE-TOI
DU JUGEMENT)

***
COURTS RÉCITS AU LONG COURS (88)
pcc Benoît Barvin

G-MEN PULP Art pinup Detective FBI Gangster ...


"SANGLANTE SAINT VALENTIN "

-1- 

14 février 1931. Chicago. Tôt le matin. 


   Il s’agissait d’un carnage. D’une boucherie. Il y avait au moins dix morts sur le carreau, voire plus… 

   C’était Eliot Ness qui me l’apprenait. Son coup de fil avait été expéditif ; les informations ayant été lâchées comme à regret par sa voix froide qui, désormais, faisait partie de mon environnement quotidien. 

   - Venez vite, Drake. On a affaire à un vrai massacre. Sûrement un coup de la mafia. Prenez Duncan avec vous. 

   Peter Duncan était un de mes collègues du tout nouveau FBI. Un type costaud, peu causant, avec lequel je m’entendais bien. Je le réveillai en cognant méchamment contre la porte de son appartement. J’étais aussi en rogne que lui qui m’ouvrait, une arme dépassant de sa pogne. La différence entre nous, c’était qu’il avait de meilleurs raisons que moi d’avoir la rage : Je le tirais des bras d’une fille aux formes alléchantes. 

   En me reconnaissant, il esquissa une grimace qui transforma son visage en masque grotesque, mais il s’habilla en quatrième vitesse. Il me suivit sans un mot – après avoir donné une tape amicale sur les fesses rebondies de la silhouette féminine. Celle-ci, pour toute réponse, lui grommela quelques vérités bien senties. En toute autre circonstance, j’aurais plaisanté à propos de la verdeur du vocabulaire de la dame. Mais là, je me tus. 

   Dans l’ascenseur, Duncan s’essaya à sourire. Il avait le visage chiffonné – suite à une nuit certainement aventureuse - et ses taches de rousseur, héritées de parents Irlandais, me parurent avoir doublé de volume. Je lui tendis une cigarette qu’il s’empressa de glisser entre ses lèvres. Après l’avoir allumée, il aspira une longue bouffée, avant de demander, la voix rogue. 

   - Alors ? De quoi il s’agit ? 

   Je lui répondis ce que je savais, c’est-à-dire pratiquement rien. Comme à son habitude, Ness n’avait dit que le strict minimum. Nous nous glissâmes dans mon véhicule – une Ford de 1928, Model A Standard Roadster - et je conduisis, sans appuyer sur le champignon car, bien qu’il soit sept heures du matin, le trafic était déjà dense. 

   « Saloperie de boulot », grommela mon collègue, alors que je garai le véhicule derrière une voiture de Police. En sortant, je notai que les flics grouillaient près d’une dizaine d’ambulances, comme les mouches autour du miel. Bien que nous soyons en février, le temps était relativement clément. Il faisait certes un froid vif, mais le ciel était dégagé. Au loin, la lune ronde s’estompait. 

   En m’approchant, je me rendis compte que Ness n’avait pas menti : l’affaire avait amoché un certain nombre de personnes, si j’en croyais les nombreux chariots auprès desquels s’empressaient médecins et infirmiers. 

   - Bon sang, fit Duncan, qu’est-ce qui s’est passé ici ? C’est la guerre ? La fin du monde ? 

   Je ne répondis rien à la plaisanterie qu’il avait lancée, d’une voix faussement ironique. Je jetai ma cigarette à terre, l’écrasai sous le talon de ma chaussure, la gorge serrée, alors qu’un flic levait la main pour nous empêcher d’avancer. 

   - Halte ! Cet endroit est interdit aux civils. 

   - Mais pas à nous, répliqua Duncan, en brandissant son insigne sous les yeux de l’agent. 

   Je crus l’entendre ajouter une insulte, mais celle-ci s’évanouit dans le brouhaha ambiant. Le flic – un petit gros moustachu d’un certain âge qui ressemblait à un acteur comique – verdit, mais ne répondit rien. Il s’écarta précipitamment, alors que Duncan et moi nous repoussions les légères barrières de sécurité pour pénétrer plus avant. 

   Il y avait foule sur la scène du crime. Nous nous dirigeâmes vers un groupe où, engoncés dans leur pardessus, se pressaient des officiers de police, l’imposant commissaire divisionnaire Stanton, ainsi que Ness, reconnaissable à son allure flegmatique. Quand le chef nous aperçut, il nous fit signe d’avancer, d’un geste impatient. Duncan et moi nous franchîmes la foule des flics et des ambulanciers affairés. 

   Quelques coups d’œil jetés ça et là me renseignèrent sur l’étendue du carnage qui avait eu lieu. A vue de nez, près d’une dizaine de corps sans vie étaient allongés sur des brancards. A même le sol, des médecins tentaient d’empêcher quatre nouvelles victimes de s’ajouter au décompte. A voir la face de carême des blessés, la partie était perdue d’avance. 

   - Alors, qu’est-ce que vous pensez du spectacle ? me demanda Ness. 

   A côté de lui, Stanton souleva son chapeau. En dépit de la fraîcheur du petit matin, il suait abondamment et essuya plusieurs fois sa face congestionnée à l’aide d’un énorme mouchoir. Près de lui je remarquai alors le procureur Davidson. Comme à son habitude, l’homme était tiré à quatre épingles et semblait choqué par la vue du sang qui maculait les sauveteurs, les blessés et avait éclaboussé une partie du trottoir. 

   - Ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère, constata Duncan à ma place. Vous avez idée de qui a fait le coup, chef ? 

   Ness haussa les épaules : 

   - Je ne piétine les lieux que depuis une demi-heure. Ces Messieurs – il désignait la cohorte d’agents qui s’excitait le long des trottoirs – en sont aux premières constatations, alors…. 

   - Mais pourquoi nous avoir appelés si vite ? demandai-je, en jetant un œil par-dessus le groupe formé par le patron et les autres pontes. 

   Je constatai alors que nous nous trouvions devant une boîte de nuit, le « Blue Circle », renommée pour ses spectacles de danseuses nues. La devanture avait pratiquement disparu, certainement soufflée par une violente explosion. Ne restait plus que l’enseigne, tout en haut, qui clignotait encore, nous faisant de l’oeil. D’où je me trouvais, j’avais une vue malaisée sur l’intérieur de l’établissement. Nul doute, cependant, qu’il était sens dessus dessous. 

   - Vous avez noté le grand nombre des victimes, je suppose ? me répondit Ness en désignant les corps sur les brancards. Les types qui ont agi n’ont pas fait dans le détail. Cette affaire est donc de notre ressort. 

   Je hochai gravement la tête, la gorge toujours aussi sèche. A cet instant Duncan remarqua quelque chose. Il poussa une exclamation et, se précipitant vers la première victime, il souleva le drap recouvrant le cadavre. 

   - Nom de Dieu, jura-t-il, le visage blême. 

   En dépit des exclamations de colère des ambulanciers, il alla à la victime suivante, souleva là aussi le drap la recouvrant et jura une seconde fois. Il réitéra son manège à chaque nouveau cadavre. Je le regardai faire, en allumant une nouvelle cigarette. J’avais déjà compris ce qui, en dehors du nombre de morts, transformait ce carnage en une redoutable énigme : toutes les victimes étaient de sexe féminin. 

   A croire que les tueurs avaient délibérément choisi d’éradiquer la troupe entière des danseuses nues du « Blue Circle ». 

(A suivre)

***

N.C. Wyeth

   (...) Newell Convers Wyeth (Né le 22 octobre 1882 et mort le 19 octobre 1945), connu sous le pseudonyme N.C. Wyeth, est un artiste et illustrateur américain. Élève de l'artiste Howard Pyle, il devint l'un des principaux illustrateur de son époque.

   Durant sa vie, Wyeth produira plus de 3 000 peintures et illustra 112 livres, 25 d'entre eux pour Scribner's, pour lesquels il est principalement connu.

   Wyeth est un peintre réaliste. Parfois considéré comme mélodramatique, ces illustrations sont pensées pour être comprises rapidement. Wyeth, était un peintre et un illustrateur, il nota bien la différence, lorsqu'il dit en 1908, "Painting and illustration cannot be mixed-one cannot merge from one into the other." (La peinture et l'illustration ne peuvent pas être mélangées ou fusionnées, l'une ne pouvant faire partie de l'autre).

***

"Du haut de ce monticule, trois jours de grimpette 
me contemplent..."


***
"Heu... Vous êtes sûre, ma Chère,
que c'est avec ce rustre que vous voulez
faire bombance, ce soir, pendant que
j'irai voir les filles de petite vertu?"


***
"Bon, Lady Marianne, elle va l'ôter sa robe, oui ou...
- Chut, Robin, elle va t'entendre!"


***

"Alors elle me dit: Monsieur, j'adore les barbus.
- Et pourquoi cela? lui demandai-je.
- Parce qu'ils sont... Heu... Vous comprenez?
- Vu les regards qui se portent vers le haut de
mes chausses, je crois en effet entendre ce
que vous me dites..."


(Le Capitaine Danfert adorait les livres d'amour)

***
Blanche Baptiste

Aucun commentaire: