Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 27 avril 2013

"Elle était scandaleusement belle, cette somme d'argent". benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NE PASSE PAS TA VIE
A CHERCHER LE MAÎTRE)

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"J'ai rien programmé, Nom de Diou...
Y'a qu'cette machine, elle me pompe
le ciboulot depuis un bon moment..."

Bientôt une loi pour lutter 
contre l’obsolescence programmée ?
KARINE LE LOËT

   (...) Ce mardi (23 avril), le Sénat sera appelé à discuter d’une proposition de loi sur l’obsolescence programmée. En clair, la planification délibérée, par les industriels, de la mort d’un objet. Et ce, afin d’inciter les consommateurs à en acheter un nouveau, plus beau, plus à la mode. Déposée par le sénateur Jean-Vincent Placé (Europe Ecologie – Les Verts) le 13 mars, le texte vise à augmenter la durée de vie des produits. Mais comment donc ? 

   En augmentant graduellement la durée légale de conformité des produits établie par le Code de la consommation de deux ans à cinq ans d’ici à 2016. « La plupart des produits sont fiables pendant au moins cinq ans, les fabricants ne devraient donc pas être particulièrement pénalisés par cette mesure. L’allongement de la durée de garantie peut même constituer un avantage concurrentiel », souligne le texte. La proposition de loi propose aussi une mise à disposition de pièces détachées pendant une période de dix ans et une meilleure information sur les possibilité de recyclage du produit usagé.

   Et si c’était un mythe ? Il était temps. Car la mort planifiée se décline sous de multiples formes, comme le souligne le Centre européen de la consommation (CEC) – une association franco-allemande qui œuvre pour la protection des droits des consommateurs en Europe – dans son étude (PDF). Là, il répertorie les différentes formes d’obsolescence : technique (un appareil tombe en panne et est irréparable), par péremption (des produits alimentaires affichés comme bons à jeter alors qu’ils sont encore consommables), esthétique (c’est la mode qui rend l’objet caduc), ou encore écologique (on envoie au garage sa titine pour une nouvelle voiture qui consomme moins). 

   Conclusions du rapport : pour chaque appareil acheté, le consommateur devrait pouvoir connaître « la durée de vie de l’appareil », « la réparabilité de l’appareil et la durée de disponibilité des pièces détachées et accessoires », « l’impact environnemental du produit » et recevoir « une incitation au recyclage de l’ancien appareil ». Une transparence que promet en partie la proposition de loi de Jean-Vincent Placé.

   Mais responsabiliser les industriels ne fera pas tout. Le citoyen a aussi sa part à accomplir, assurait en novembre dernier dans nos colonnes, Damien Ravé, le fondateur du site Commentreparer.com : « En fin de chaîne, l’acte d’achat est toujours accompli par le consommateur. Il peut évoquer la manipulation, la dissimulation, l’absence de choix, mais est-il prêt à croire qu’il n’a aucune responsabilité dans la qualité des produits qu’il achète ? (…) L’obsolescence programmée est peut-être bien un mythe affirme même l’économiste Alexandre Delaigue On peut expliquer la durée de vie réduite de nos appareils beaucoup plus simplement : par leur faible prix. » (...)



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"Qu'est-ce que tu fais?
- Je m'aère la tête"


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"Je cherche des citoyens prêts à m'aider...
En connaissez-vous?"


La République
JANET-LANGE
(1815-1872)

La proportionnelle a bon dos. 
Roger Martelli répond à Jacques Julliard
 Roger Martelli

   (...) Dans le dernier numéro de Marianne, Jacques Julliard se lance dans une diatribe contre Mélenchon et le Front de gauche. « Une stupidité, la VIe République », assène-t-il en titre. Pourquoi ? Parce qu’elle réintroduirait la représentation proportionnelle. Il a tort. Ce qui est stupide est de laisser les institutions en l’état. Ou de penser que l’on peut les améliorer en respectant leur esprit. Jacques Julliard se trompe doublement.

   Il se trompe d’abord sur le constat historique. Ce qui a tué la Quatrième République, ce n’est pas la représentation proportionnelle. Ce sont les guerres coloniales et, plus encore, la guerre froide. Pour une raison toute simple : la guerre froide tend à substituer, au conflit de la droite et de la gauche, celui de l’Est et de l’Ouest. À gauche, le Parti communiste est durablement isolé ; à droite, le parti du général de Gaulle, le Rassemblement du Peuple français, refuse toute alliance avec le « régime des partis ». Or le total des deux partis « hors système » approche alors la moitié du corps électoral. Pour constituer des majorités, il semblait alors qu’il n’y avait pas d’autre solution que de rassembler une partie de la gauche et une partie de la droite. Comment, sur cette base, les majorités peuvent-elles être stables, quel que soit le mode de scrutin ? 

   La République n’a pas souffert d’un mode de représentation qui empêchait la formation de majorité, mais de ce que les majorités du centre tuent la gauche dans ses valeurs et donc dans sa dynamique. De quoi peut mourir la gauche aujourd’hui ? De ce qu’elle se positionne au centre, au nom des contraintes de la « gouvernance ». De quoi peut mourir la République ? De ce que la droite est trop à droite pour la respecter et de ce que la gauche n’est pas assez à gauche pour la défendre.

   Julliard se trompe par ailleurs sur le constat présent. Si la crise est à la fois économique, sociale, politique et morale, c’est que nous subissons les effets d’une trentaine d’années dominées à la fois par la logique économique de l’ultralibéralisme et par la méthode technocratique de la gouvernance. Le pouvoir de décider s’est concentré, la représentation s’est affaiblie, les citoyens se sont sentis écartés. Or c’est l’esprit même des institutions, son présidentialisme et son tropisme bipartisan qui ont généré cette dépossession. 

   Si l’on veut se sortir de la crise, il faut se sortir de cette logique-là. Si la Cinquième République se limitait au changement de mode de scrutin, je comprendrais à la rigueur les doutes qui s’expriment. Mais qui propose de s’en tenir à cela ?

   Le fond de la crise est dans le gouffre qui sépare désormais la société et les institutions politiques. Les citoyens ont le sentiment qu’ils ne sont pas représentés ; ils ont le sentiment que les choses leur échappent de plus en plus. Comment combler ce gouffre ? En améliorant la représentation tout d’abord : en rendant possible une correspondance visible entre les représentants et les représentés, en n’écrasant pas les opinions minoritaires jusqu’à les nier, en déprofessionnalisant la politique, en accélérant la rotation des responsabilités publiques, en élargissant la citoyenneté. Les citoyens se sentent mis à l’écart ? 

   Multiplions les occasions de les associer, de les solliciter, de les impliquer directement, dans l’élaboration de la loi, dans la gestion des biens communs, dans les choix les plus décisifs, nationaux ou supranationaux. Améliorons la représentation et ouvrons la voie à une démocratie d’implication, à la fois politique, économique et sociale. (Les technocrates de Bruxelles sont-ils d'accord?) (...)

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Luc Desle

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