Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

lundi 15 avril 2013

"L'Homme Invisible avait toujours été adepte de la transparence, mais sans beaucoup de succès". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(ES-TU LE FUNAMBULE
SOUMIS AU VERTIGE?)

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(Hyènes OGM fêtant grossièrement leur victoire)


Le "Monsanto act" met les OGM 
au-dessus de la loi aux Etats-Unis
Grégoire Allix

   (...) C'est un amendement discret glissé dans une loi budgétaire pour l'agriculture aux Etats-Unis, mais il provoque scandale et stupéfaction chez les défenseurs de l'environnement et les ennemis des OGM : la justice américaine ne pourra plus s'opposer aux mises en culture de plantes génétiquement modifiées, même si leur homologation est contestée devant un tribunal. Une disposition perçue comme un cadeau aux géants de l'agrochimie, Monsanto en tête.(...)

   (...) Que dit l'article 735 de ce texte de loi, affublé du surnom de "Monsanto Protection Act" et désormais voté par le Congrès et approuvé par le président Barack Obama? Que "dans le cas où une décision [d'autorisation de culture] est ou a été invalidée ou annulée, le ministère de l'agriculture doit (...), sur simple demande d'un cultivateur, d'un exploitant agricole ou d'un producteur, accorder immédiatement une autorisation ou une dérogation temporaire."

   Au cas où la finalité commerciale de l'opération n'irait pas de soi, l'article précise que les autorités doivent "s'assurer que les cultivateurs ou d'autres acteurs sont en mesure de déplacer, planter, cultiver, introduire dans le commerce" les semences en question et les cultures qui en sont issues.

   Pour Greenpeace Canada, "la signature de cette loi par le président Obama ne permettra plus aux tribunaux américains d'empêcher la vente et la plantation de plantes OGM même si elles n'ont pas été approuvées par le processus pourtant déjà laxiste des autorisations et quelles que soient les conséquences pour l'environnement ou la santé".

   Les ONG soupçonnent le sénateur républicain du Missouri, Roy Blunt, décrit par le magazine Mother Jones, le 4 avril, comme "l'homme de Monsanto à Washington", d'être l'auteur de cet amendement. La firme a son siège à Saint Louis et finance de longue date les campagnes politiques de M. Blunt.

   D'autres élus ont tenté de s'opposer au texte, comme le sénateur démocrate du Montana Jon Tester. Selon lui, par cette loi, le gouvernement contraint son propre ministère de l'agriculture à "ignorer une décision d'un tribunal qui interdise la plantation de cultures OGM parce qu'elles sont illégales". Une autre sénatrice démocrate, Barbara Mikulski (Maryland), a présenté des excuses publiques pour l'adoption de cette loi. (...)
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(Robe imperméable transparente
pour SDF femelle)


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(Gauchiste olé-olé militant pour la transparence
du Libéralisme)


La transparence, 
fille de la gauche et du libéralisme
Pascal Riché 

   (...)  La transparence, qui est contre ? Personne : elle fait consensus, du Medef au Front de gauche. On ne critique jamais la transparence, même si elle agace : tout au plus dénonce-t-on son prétendu excès. Pour s’en prendre à elle, il faut lui adjoindre un autre mot, plus péjoratif. Exemples :

   Obsession de la transparence : « Je crois beaucoup au secret (et j'en ai abusé?). Ça peut être un atout considérable dans un monde hypermédiatisé qui a l’obsession de la transparence » (Jacques Chirac, propos recueillis par Franz-Olivier Giesbert).

   Totalitarisme de la transparence : « La transparence absolue, c’est le début du totalitarisme... La transparence, ça veut dire qu’il n’y a plus d’intimité, plus de discrétion ; plus rien n’a d’épaisseur dans la transparence, à commencer par les êtres humains [...] on n’est plus responsable de rien, il faut juste faire attention de ne jamais rien dire » (Henri Guaino) (toujours le mot pour rire notre Guano national).

   Névrose de la transparence : « Je suis favorable au contrôle du patrimoine des élus par un organisme indépendant, il n’y a pas de raison que ces informations se retrouvent sur la place publique. La transparence ne doit pas être une exigence névrotique » (Jean-Luc Mélenchon). (...)

   La transparence est un thème partagé par deux courants de pensée : le libéralisme et la gauche non-totalitaire. C’est ainsi que de drôles de jonctions ont parfois lieu. Récemment, un référendum suisse a rendu la fixation de la rémunération des patrons des sociétés cotées plus transparente vis-à-vis des actionnaires. C’est un chef d’entreprise, parlementaire, apparenté au parti de droite UDC, qui a poussé cette proposition ; c’est la gauche européenne qui a applaudi.

   Les libéraux croient à une société de responsabilité : personne ne doit avoir honte de ce qu’il fait et ce qu’il est. La transparence est le pendant naturel de cette responsabilité (sauf dans les affaires?).

   Par ailleurs, elle participe du bon fonctionnement de l’économie de marché : les travers induits par l’opacité des relations entre les agents économiques (passe-droits, pistons, conflits d’intérêts...) sont autant d’entraves à la répartition optimale des ressources.

   C’est la transparence qui permet la prévisibilité et l’évaluation des actions des décideurs, c’est elle qui empêche les abus de pouvoir. Aujourd’hui, les libéraux associent « transparence » à « bonne gouvernance ».(...)

   La gauche française porte également en elle une revendication de transparence. C’est une tradition qui remonte aux Lumières : il faut sortir de l’opacité des ordres et des corporations, rendre la connaissance accessible à tous, rompre avec les relations de sujétions obscures...

   La psychanalyse et le structuralisme vont venir renforcer cette aspiration à la transparence, qui trouvera son apogée dans le sillage de Mai 68, analyse Stéphane Arbin dans un article publié en 2008 [PDF].

   Tout ce qui est caché, tout ce qui est enfoui, doit être mis au grand jour : de l’exploitation des travailleurs aux désirs sexuels, en passant par les textes censurés. Le mot de « transparence » prend alors son essor dans le vocabulaire politique.  C’est la gauche libertaire qui a reçu tout cela en héritage, et il n’est pas étonnant de voir aujourd’hui les écologistes être les plus en pointe dans la divulgation de leur patrimoine.(...)

   Quand des auteurs de la gauche de la gauche critiquent la transparence, ce n’est pas l’idée même qui est visée, c’est son détournement. Ils pointent le fait qu’elle est entrée dans la novlangue dominante, de même que « gouvernance » ou « moralisation ».

   Eric Hazan lui consacre ainsi quelques pages dans son petit livre « La LQR ». Selon l’éditeur engagé, le mot s’est paradoxalement mis au service de ceux qui entretiennent l’opacité (politique, financière, policière...). La transparence est devenue un outil permettant de rendre acceptables certains scandales, comme les rémunérations pharaoniques des patrons.

   Malgré tout, l’exigence de transparence fait son chemin, sous la double pression du libéralisme et de la gauche. La rencontre des deux courants a eu lieu à la faveur de la mondialisation et des luttes qu’elle a engendrées.

   A la fin des années 90, de nombreuses ONG, imprégnées de culture anglo-saxonne, ont ainsi protesté contre le secret entourant les négociations commerciales. Pour tuer l’ACTA, un projet d’accord controversé, les opposants prônaient la « stratégie Dracula » : il suffirait de mettre en lumière ce projet pour qu’il s’évapore de lui-même. (...)

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Benoît Barvin

1 commentaire:

lejournaldepersonne a dit…

Il faut apprendre à mentir
http://www.lejournaldepersonne.com/2013/04/il-faut-apprendre-a-mentir/
Tout le monde ment à tout le monde. Personne n'épargne personne.
Comme si chacun avait maille à partir avec tous. Un contentieux qui n'est pas prêt d'être réglé... parce qu'il est tenu secret, comme un compte en suisse.
On ment comme on respire sans même savoir ce que c'est que mentir. Quand je mens, qu'est-ce que je fais ?
Je dis le contraire de ce qui est, avec l'intention de tromper quelqu'un, quelques uns, le monde entier. Certains diront qu'on ne peut pas s'empêcher de mentir, et c'est ce qu'on appelle un mensonge générique... médication qui veut se faire passer pour une indication.
D'autres écriront même des traités sur le droit de mentir.
Le langage y est pour quelque chose. Le mental y est pour beaucoup.
Mens c'est la racine latine commune au mensonge et à l'esprit qui nous ronge.
C'est poésie : le mensonge vu comme un songe de l'esprit.
Ne dit-on pas que tous les poètes sont menteurs ?
C'est une prime au mensonge plutôt qu'une déprime pour la poésie.
Le ver est dans tous les fruits... c'est dur à avaler, mais en vérité nous avons tous du mal avec la vérité... nous sommes tous un peu rebelles à la lumière... je sais, c'est paradoxal : Mais nous préférons un beau monstre à un prêtre hideux.
Le problème, s'il en est un, ce n'est pas qu'on nous mente. Mais qu'on ne puisse plus croire personne. Tout le monde y passe : le père, le fils et le mauvais esprit.
Et pourtant... je NE aime que toi dit le maître chanteur-menteur,
Et pourtant... j'ai comme l'impression que le mensonge nous rassure quelque part et nous réconcilie avec nous-mêmes...
On remercie Dieu, de ne pas être seuls à mentir...
Le ministre, le Rabin, le cycliste... ce n'est pas triste... je dirais même que c'est gai comme dirait Nietzsche... le mensonge est un gai savoir, parce qu'on ne peut pas, on n'a pas le droit de tout savoir, on a besoin de noir pas de miroir.
C'est la vie... avec sa part d'erreur et de fausseté... de mystère et de volupté, de douceur et de cruauté.
J'ai toujours mon éditeur qui me court après pour que je lui rédige un petit pamphlet sur l'art de mentir. C'est brûlant d'actualité, m'a-t-il dit. Non, je lui ai répondu que c'était rentable comme toute affligeante banalité.
Et puis quand on fait l'état des lieux, de tous ces vieux menteurs, on a envie d'apprendre aux enfants à BIEN mentir. Au lieu de la table de multiplication qui ne sert à rien, parce que nos enfants n'auront affaire qu'à des divisions... j'ai bien envie de dresser la table des mensonges... avec des mensonges TYPIQUES, archétypiques, bibliques.
Pour mon introduction j'en ai rédigé une dizaine que j'ai intitulée : les dix Recommandements.