Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 12 mai 2013

"A moi, comptes, deux mots, était la formule favorite de mon banquier". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

°°°
Pensées pour nous-mêmes:

(SOURIRE A l'INCONNU, 
C'EST DÉJÀ L'APPRIVOISER)

°°°
LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/7)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Le petit Angélus, peu aimé de ses jeunes congénères en raison d'un don particulier, est envoyé dans n collège de Frères afin... de parfaire une éducation qui, par bien des côtés, est un peu limitée...

ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE

   Angélus avait donc douze ans lorsque la générosité inespérée de l’évêché et du médecin le mit pour un temps à l’abri des rudesses du quotidien, mais non pas à l’abri des jalousies qui, elles, ne firent que s’amplifier. 

   L’adolescent apprécia immédiatement sa condition de pensionnaire. Cependant, ses recherches tactiles perpétuelles ne l’empêchèrent pas, là encore, de subir quelques réprimandes tout d’abord, puis des châtiments plus cuisants qui lui firent prendre conscience qu’il lui faudrait désormais, dans ce domaine délicat tout particulièrement, agir à l’insu de tous et n’exprimer ses penchants qu’en présence de Camille, du docteur en qui il sentait un allié inconditionnel, ou bien seul. 

   Il se mit à noter sur un carnet toutes ses remarques concernant sa passion. C’est ainsi qu’il consigna mille sensations, mille textures, le tout agrémenté, lorsque cela était possible, d’un échantillon de la matière en question. 

   De ce carnet, dont le docteur avait pris connaissance, c’est certain, il ne nous reste aujourd’hui plus rien, hormis les commentaires que Camille put en faire, tant elle était émerveillée devant le don étrange de son frère. 

   Il parvenait, en effet, à force de patience et de travail minutieux pris sur les heures de jeux ou d’étude, à retrouver les composants d’un tissu et ceci à l’oeil nu, ou plutôt à main nue, car ce n’était pas sa vue qu’il mettait le plus à contribution mais bien ses doigts et toutes les cellules de sa peau. 

   Angélus dévora en quelques mois tous les ouvrages relatifs à la botanique et à la fabrication des étoffes que la bibliothèque de la congrégation pouvait contenir. Et il y en avait une pleine étagère, car la province possédait plusieurs manufactures, ainsi que des filatures, des tanneries et des fabriques de gants et de dentelles. 

   Tout cela ne fit qu’attiser sa soif de pouvoir toucher des soieries, des mousselines, des cachemires et des velours. Il lui arrivait de passer des heures dans la sacristie, lorsque les autres enfants de choeur s’étaient retirés, afin de palper les nouvelles étoles, les voiles et les chasubles trop raides et empesés à son gré. 

   Il rêvait de légèreté, de transparence, de frissonnements tactiles que les matières alentour étaient loin de lui procurer, à l’exception des matières végétales qui, elles, exhalaient toutes leurs nuances, de façon hélas éphémère. 

   Camille, dont il avait de ses mains douces parcouru quelques portions du corps en quête de textures soyeuses, voyait en lui un virtuose du toucher, tel un musicien précoce qui fait ses gammes avec talent ; capable, qui plus est, d’inventer sur un instrument au clavier inégal des symphonies fantastiques auxquelles elle s’abandonnait, en pleine extase. 

   Un trouble sentiment commençait également à la tarauder. Elle était elle aussi désireuse de pouvoir promener ses mains sur le corps d’Angélus qui, en grandissant, devenait encore plus angélique et sensuel. Mais elle devait s’en abstenir car elle lui aurait emporté la peau, la paume de ses mains demeurant à jamais rugueuse et squameuse. 

   Elle en aurait conçu une grande amertume si, pour lui, elle n’avait su inventer d’autres caresses où elle mêla les parties de son corps qui demeuraient douces et qu’Angélus avait si bien su trouver. Elle usa également de sa langue et de ses cheveux qu’elle avait dû faire tondre à son entrée chez les Bénédictines, mais qui avaient repoussé et qu’elle s’était promis de ne plus couper pour adorer Angélus, n’en déplaise à Dieu et aux autres moniales. 

   Cependant ses jeux sensuels qui, ailleurs, eussent pu se terminer de manière grossière, n’avaient entre eux aucun caractère délictueux. Camille admirait son frère comme un représentant de Dieu sur terre, et lui ne voyait en elle qu’un instrument commode lui permettant de faire ses gammes. Lorsque la jeune femme s’abandonnait sous les doigts d’Angélus, c’était un corps-musicien qu’elle offrait au virtuose que devenait peu à peu l’adolescent.

***
(A Suivre)

°°°
(Cet amour de pluie allait hélas cesser 
dès que viendraient les beaux jours)



The Night I Lost You (Girl’s Romances #32 May 1955)

°°°

"Ah, ah... Je vais te faire subir les derniers outrages et...
- Mais non! Che fais de faire supir les derniers oudraches!
- Désolé! J'ai un mal fou avec cet étrange accent teuton"

Helpless Brides of Satan’s Ice Monster
Norman Saunders, 1968.


°°°

"Sigh... Avec mon étrange accoutrement,
jamais elle ne voudra croire que je suis un homme,
un vrai..."


1957 Art by EMSH
(Source: flickr.com)

°°°
"Et que je te me lèche avec application...
Et que je te m'inonde de salive...
Ah là là! On ne leur apprend pas grand-chose,
à leur fameuse Ecole militaire..."

Walter Martin Baumhofer

°°°
Blanche Baptiste

Aucun commentaire: