Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 24 mai 2013

"Dans cette église glaciale, j'étais transie de foi". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MAÎTRE N'EST QU'UN LEURRE)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/17)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Elaine Cantagril se trouve face à la boutique d'Angélus Gabrielli, le mystérieux apothicaire du village, et elle éprouve un étrange malaise...

ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE

Judith et sa servante avec tête Holopherne  

   Elaine demeura un bon moment dans l’ombre bienfaitrice du lieu saint. L’heure des vêpres était venue sans qu’elle songeât à rentrer au monastère. Des hommes et des femmes priaient et le son de leurs psalmodies se répercutait sourdement de pilier en pilier, finissant par rebondir sous la voûte ogivale de l’église. Ce bourdonnement régulier acheva de la rasséréner. 

   La jeune femme avait toujours aimé l’intérieur des églises. L’odeur sucrée de l’encens, celle plus âpre dégagée par les cierges, et celle de l’encaustique dont on badigeonnait les rangées de chaises faisaient naître en elle, à chaque fois qu’elle les sentait, une grande plénitude. 

   Elle voulut confier ses tourments au prêtre. Elle attendait de lui un conseil de sagesse, sagesse dont elle se sentait particulièrement dépourvue, depuis la mort d’Adrien. 

   A son grand désappointement, une vieille femme, tout de noir vêtue, lui apprit que, ce jour, c’était le vicaire qui officiait et que le curé était absent car, le jeudi, il célébrait les offices au monastère des Soeurs Bénédictines. 

   - C’est un saint homme, affirma la vieille en hochant la tête, ce qui accentua un peu plus sa ressemblance avec une poule noire. Depuis qu’il a été nommé dans le diocèse, il a eu fort à faire pour lutter contre le Démon... Mais il n’a jamais émis une plainte, jamais il n’a failli... 

   Elle accentua son hochement de tête. Sous son capuchon sombre, ses yeux vifs scrutaient Elaine, l’inspectant sous toutes les coutures. La vieille avait un nez repoussant, complètement déformé et qui bourgeonnait. De plus, il était couperosé, ce qui formait un étrange contraste avec ses lèvres minces et sèches et sa voix de crécelle. 

   Une autre commère se mêla à la conversation. Elle était aussi laide que la première. Tout son corps était bossu, abîmé, déformé. Elle boitait bas et de sa bouche édentée jaillissaient des bribes de phrases plus crachées qu’articulées. Elle se mit également à louer le prêtre, affirmant que sa qualité d’exorciste était très utile pour le village. 

   Elaine tiqua. En baissant la voix, car les femmes attiraient sur elles les regards courroucés d’autres fidèles, elle demanda, à contrecoeur. 

   - Satan aurait-il fait son lit dans ce village ? 

   Les deux vieilles rentrèrent la tête dans les épaules et se signèrent plusieurs fois. La première répondit enfin, d’une voix coassante, tout excitée. 

   - Il se passe ici des choses, Mademoiselle. Des choses que Notre Seigneur Jésus n’apprécie pas... Il y aurait beaucoup à dire... Mais nous n’avons pas le droit. Surtout dans le lieu où Il a établi son domaine. 

   La seconde lui jeta un regard en coin et s’empressa d’ajouter, soucieuse d’avoir le dernier mot. 

   - Vous le verrez par vous-même, jeune demoiselle. Satan ne se cache pas toujours sous les apparences les plus reconnaissables. Parfois, il use d’étranges subterfuges. Certains êtres, pourtant touchés en apparence par la grâce divine, se révèlent être des créatures de Belzébuth. Croyez-moi, bientôt les feux de la Justice Divine vont s’abattre sur le village, et alors... 

   Elaine n’en sut pas plus car des protestations indignées firent très vite déguerpir les deux vieilles. Elle jugea elle aussi plus prudent de sortir, des paroissiens lui jetant des regards où la colère et la méchanceté se disputaient âprement le terrain. 

   Dehors, le soir commençait à tomber. Le ciel était limpide, déjà piqueté d’or et l’étoile du berger ressemblait à un petit diamant. Était-ce un signe ? Et si oui, était-il positif ou négatif ? La jeune femme n’en savait rien. Elle était troublée par les commérages des vieilles femmes car, quelque part, il lui semblait que ceux-ci avaient quelque chose à voir avec la mort de son bien-aimé. Pourquoi ? Elle n’aurait su le dire. 

   - Allons... Voilà que je perds la tête à mon tour, grommela-t-elle tout bas. Sotte que je suis à prendre des fariboles pour des vérités ! 

   Il était l’heure pour elle de regagner le monastère. On la cherchait peut-être car les soeurs prenaient leur dîner juste après les vêpres. Elle pressa le pas en évitant de repasser devant l’échoppe de l’apothicaire.

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(A Suivre)

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"Et ils sont où, les juges, hein?
Ils sont où?"


Bettencourt: un magistrat du parquet 
avait conclu au renvoi de Woerth 
devant le tribunal 
(presse)

   (...) L'analyse d'un magistrat du parquet de Bordeaux en charge du volet "trafic d'influence" de l'affaire Bettencourt, concernant l'ex-ministre Eric Woerth, concluait à un renvoi devant le tribunal correctionnel, et non aux réquisitions de non-lieu finales, selon une information du Monde publiée mercredi, et confirmée de source judiciaire.

   Le 10 mai, le procureur de la République Claude Laplaud, a signé un communiqué de presse annonçant ces réquisitions de non-lieu, qui concernent aussi Patrice de Maistre, ancien homme de confiance de Liliane Bettencourt. 

   Ils sont soupçonnés, le second d'avoir fourni un travail à l'épouse du premier, dans une des sociétés de Liliane Bettencourt, en échange d'une légion d'Honneur en 2007. La magistrate du parquet de Bordeaux initialement en charge de cet aspect de l'affaire avait conclu à un renvoi devant le tribunal, fin avril. Mais le procureur général près la Cour d'appel de Bordeaux, André Ride, aurait alors, selon Le Monde, fait savoir à M. Laplaud, dont il est le supérieur hiérarchique, que "les conclusions de la vice-procureure ne lui convenaient pas".

   Le quotidien relève que M. Ride a été le conseiller justice de l'UMP Alain Juppé à Matignon, en 1995, occasion au cours de laquelle il aurait côtoyé brièvement M. Woerth, alors conseiller parlementaire du Premier ministre. Le Monde observe aussi que, selon le Code de procédure pénale, "le procureur général peut enjoindre aux procureurs de la République (...) d'engager des poursuites", mais pas d'y mettre fin.

   M. Ride a confirmé mercredi à l'AFP que l'analyse de la magistrate "n'a pas convaincu" ses supérieurs. Mais "je n'ai pas donné d'instructions à Monsieur Laplaud", a-t-il soutenu, les réquisitions de non-lieu finales étant simplement issues, selon lui, de "discussions juridiques" entre magistrats responsables du parquet général et du parquet de Bordeaux. Interrogé par ailleurs sur le rapprochement possible entre son ancien poste à Matignon et son analyse concernant M. Woerth, il a indiqué qu'il ne souhaitait faire "aucun commentaire sur ce genre d'allégations".

   Il a confirmé une autre information du Monde : les trois juges d'instruction en charge de l'affaire Bettencourt, qui doivent encore rendre la décision finale dans cet aspect de trafic d'influence, ont écrit au président de la chambre de l'instruction et à la présidente de la Cour d'appel de Bordeaux, pour dénoncer une "pression" de M. Laplaud, dans la manière inhabituellement argumentée dont il justifie publiquement ses réquisitions de non-lieu"Il y a une différence entre exprimer un point de vue juridique et faire pression sur les magistrats instructeurs", a remarqué M. Ride. (dans la presse...) (...)


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(Et toc! Voilà comment on éjecte un ouvrier
en s'amusant)



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"A Cannes, y me veulent pas...
Ch'suis pas assez représentative
d'la femme française, paraît-il..."


Henri de Toulouse-Lautrec (1864 – 1901)

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Le Festival international 
des prostituées de luxe
Lucie Geffroy 

   (...) Sur les 20 films en compétition pour la Palme d'or cette année, un seul a été réalisé par une femme (Un château en Espagne de Valeria Bruni Tedeschi). C'est peu. Mais c'est mieux que l'année dernière où il n'y en avait aucun. Chaque année ou presque la question de la place des femmes au festival de Cannes est posée...puis oubliée. 

   Pourtant, en marge du plus prestigieux festival international de cinéma du monde, une place est bien réservée aux femmes : celle de prostituée. Tous les ans, environ 200 professionnelles du sexe débarquent sur la Côte d'Azur au moment du festival de Cannes — et du Grand Prix de Monaco, concommitant. 

   C'est The Hollywood Reporter qui le révèle : "Chaque année, des femmes de tout genre, de ce que les Français appellent putes de luxes (des call girls payées très cher) rémunérées en moyenne 4000 dollars [3 100 euros] la nuit jusqu'aux prostituées locales payées généralement entre 40 et 60 euros l'heure pour faire le trottoir à Nice, convergent à Cannes pour ce que les prostituées parisiennes appellent 'le meilleur jour de paie de l'année'". (...)

   Interviewée dans les colonnes du quotidien de Los Angeles, une prostituée cannoise, surnommée Daisy, raconte comment la période du festival est synonyme de compétition pour elle. Mais "les prostituées locales ont un avantage parce qu'elles connaissent les gardiens des hôtels" : elles donnent du cash aux concierges des grands hôtels de luxe pour qu'ils rabattent des clients pour elles.

   Quant aux prostituées de luxe, elles feraient partie d'un réseau bien organisé. Venues en groupe, via des agences d'escorts-girls, depuis Paris, Londres, le Vénézuela, le Maroc, le Brésil ou encore la Russie, explique The Hollywood Reporter, elles sont "logées" dans les grands hôtels et les yachts de luxe (dans ce cas on les appelle les 'yacht girls') au large de la ville ou louent des chambres à Beausoleil, près de Monaco, à 40 minutes de Cannes. 

   Les soirées commencent à partir de 22 h. Les filles attendent dans les vestibuls des hôtels où les clients viennent discrètement faire leur marché. Et quelques minutes plus tard, un homme leur indique de la main le numéro de la chambre où elles sont attendues. Toujours dans un souci de discrétion, le salaire est délivré sous une enveloppe barrée du mot "cadeau". (...)
Suite sur:

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Benoît Barvin

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