Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mardi 11 juin 2013

"Ses mots de tête avaient un humour très particulier". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA FLEUR SE FANE PLUS VITE
QUE TES ILLUSIONS)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/34)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Angélus Galin apprend peu à peu à utiliser son don si particulier qui consiste à inventer des parfums particuliers et des tissus très doux...

ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE

Courbet "Homme blessé"



   Un soir, il se livra à un étrange cérémonial : il s’enduisit une petite portion de l’avant-bras gauche d’une potion corrosive à laquelle il avait mêlé une dose infinitésimale de morphine. Puis il pratiqua au dessus de cette zone divers signes avec sa main valide. Pendant la nuit, le produit rongea l’épiderme cicatriciel, sans incommoder le dormeur. 

   Au matin, Angélus, satisfait de ce premier résultat, posa alors délicatement sur le derme à vif une fine pellicule de cellules végétales, tirées d’une macération à froid de soieries et de pétales de fleurs, selon la formule mise au point à Rodez. En fin d’après midi, ce greffon d’un nouveau genre avait un bel aspect.

   Angélus attendit une semaine avant de procéder à un autre essai, afin d’être bien sûr que la couleur de la première greffe ne virât pas et que l’élasticité de la peau nouvellement née ne s’altérât point. Voyant que la portion d’épiderme traitée s’harmonisait parfaitement avec le reste de sa peau n’ayant pas été brûlée, il continua son travail de fourmi jusqu’à redonner à son bras son aspect normal.

   Bien sûr, il ne parla pas de ce genre d’expérience autour de lui. Cela aurait certainement révolutionné le monde scientifique et lui aurait valu les honneurs de l’Académie, mais Angélus n’avait que faire de tout cela. Ce qui lui importait avant tout, c’était de retrouver l’usage complet de sa main et un aspect général plus en accord avec ce qu’il était jadis. 

   De même, il minimisa auprès de monsieur Fumel l’importance des molécules de synthèse qu’il avait fabriquées, ne voulant pas, pour le moment, attirer sur lui une attention trop grande. Il insista plutôt sur l’importance de la qualité de l’eau entrant dans la composition des produits et lui conseilla vivement de n’employer que l’eau de source déjà mentionnée, dont la livraison coûtait fort cher, ou bien de l’eau distillée ou, tout simplement, à défaut d’un approvisionnement régulier ou d’une distillation en quantité suffisante, de l’eau de pluie récoltée dans l’arrière-pays et scrupuleusement filtrée. 

   Monsieur Fumel eut soudain l’impression d’avoir découvert la cause première du succès de « Peau d’âme ». Tout devait venir de l’eau ! Il comprenait pourquoi les crèmes et autres produits Fumel n’avaient pas eu jusqu’à présent tout le succès qu’il en attendait, car lui avait toujours utilisé l’eau de la source de Cimiez, certainement trop calcaire pour obtenir des émulsions de qualité. Comment n’y avait-il pas songé ?

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(A Suivre)

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"Quelqu'un voudrait utiliser mon huile
pour des cosmétiques, paraît-il...
- Ahhhhhh...."


staragora.com

De l’huile de foie de requins menacés 
dans les cosmétiques 
à l’insu des consommateurs

   (...) Peu de consommateurs accepteraient de mettre sur leur visage de l’huile de foie de requin provenant d’espèces d’eau profonde en danger.

   Pourtant, ils le font sans le savoir, parce qu’il n’existe à ce jour aucun moyen de savoir si les cosmétiques utilisent des produits provenant des requins ou bien leurs équivalents préparés à base de plantes. Oceana demande aux fabricants de produits cosmétiques d’arrêter d’utiliser l’huile de foie de requin dans leurs préparations et pour ceux qui ne le font pas, de l’indiquer lisiblement sur les étiquettes de leurs produits.

   Le squalène et le squalane, qui sont utilisés comme émollients dans certaines crèmes et lotions cosmétiques, peuvent être fabriqués à partir d’huile de foie de requin ou en utilisant des produits d’origine végétale telles que les olives, les germes de blé, le son de riz ou les graines d’amarantes.

   Les règles européennes sur l’étiquetage n’imposent aucune obligation aux fabricants d’indiquer quels ingrédients ont été utilisés pour leur production. Les consommateurs européens contribuent ainsi sans le savoir ni le vouloir à la demande mondiale d’huile de foie de requin, un marché qui est estimé nécessiter entre trois et six millions de requins annuellement. Les requins principalement utilisés sont les requins d’eau profonde, lesquels ont une longue durée de vie et une croissance lente, et sont par conséquent particulièrement vulnérables à la surexploitation.

   « Les consommateurs méritent d’avoir toute l’information nécessaire pour pouvoir faire des choix informés sur ce qu’ils mettent sur et dans leurs corps », s’est exprimée Dr. Allison Perry, scientifique à Oceana en Europe. « Peu de gens savent que l’industrie cosmétique est une source importante de la pression de pêche qui existe sur les stocks de requins d’eau profonde. Qui préférerait utiliser des cosmétiques faits avec des requins vulnérables alors que des alternatives à base de plantes existent ? »

   L’organisation de conservation marine s’est associée avec le grand magasin britannique Selfridges pour son Projet Ocean 2013, afin de garantir que les produits de beauté qu’ils proposent à la vente ne contiennent pas d’huile de foie de requin ou d’autre produit dérivé des requins.(...)
Lire sur:

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(Ce voyeur ne se cachait même pas)


pin-up model  Geri Noonan 1940
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"Alors, Monzieur Ménard, on fait le grand écart,
comme les danseuses?
- Ahahaha...

oss 117 rio
Cher Robert Ménard, j’ai honte pour vous
Benjamin Joyeux

   (...) Vous ne vous souvenez certainement pas de moi, stagiaire au bureau Europe de Reporters sans frontières lorsque vous étiez à la tête de cette organisation, entre janvier et juillet 2005. Moi, par contre, je me souviens parfaitement de vous.

   Je me souviens de cette période où, depuis votre bureau, situé juste à côté du mien, vous hurliez alors pour que chacun de « vos » salariés défilent dans votre bureau afin de savoir quel tâche il devrait remplir dans les heures qui suivaient. Dès que vous pénétriez dans les locaux de RSF, situés à l’époque rue Geoffroy Marie, dans le IXe arrondissement de Paris, une sorte de terreur diffuse s’emparait de la majorité des salariés. Certains vous respectaient, mais la plupart vous craignaient.

   Vous régniez à l’époque d’une main de fer sur RSF, tout de même une très belle ONG, que vous aviez fondée, qui défendait, et défend toujours aujourd’hui, une valeur fondamentale de notre démocratie : la liberté de la presse. (...) 

   (...) C’était l’année où Georges Malbrunot et Christian Chesnot venaient juste d’être libérés, peu avant que Florence Aubenas ne se fasse kidnapper en Irak. Nous avions d’ailleurs à cette occasion organisé une grande soirée de soutien à Florence à L’Olympia avec toute une brochette de personnalités. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, était passé. Vous vous étiez montré particulièrement obséquieux avec lui.

   En 2005, RSF, c’était une équipe d’une vingtaine de personnes, composée pour moitié de stagiaires payés 390 euros par mois. Nous ne comptions pas nos heures pour sauver, aider ou simplement écouter des centaines de journalistes persécutés à travers la planète.

   Chaque personne à RSF, du petit stagiaire anonyme au rédacteur en chef, se sentait investi d’une mission et semblait fier de défendre la liberté de la presse et les droits des journalistes à travers le monde. J’y ai pour ma part appris à rédiger en quelques minutes un communiqué de presse, découvert des pays et des réalités qui m’échappaient jusqu’alors (la situation politique au Turkménistan ou au Tadjikistan par exemple), rencontré des gens formidables et enrichi considérablement ma vision du monde, même sur une courte période de six mois.(...)

    Monsieur Ménard, malgré votre personnalité, que je trouvais alors déjà assez difficile à supporter, et des anecdotes pour le moins burlesques qui me reviennent en mémoire, comme le fait de devoir faire corriger par fax par votre mère, ancienne institutrice octogénaire, située dans le Sud de la France, tous les communiqués de presse qui avaient par ailleurs été déjà validés en interne par des professionnels, je garde de cette période un relativement bon souvenir.

   Ce fut véritablement un stage en « humanités ». J’y ai renforcé mes croyances en la démocratie, la défense des droits de l’homme et la nécessité d’agir du local au global. Depuis, j’ai choisi de m’engager et de travailler pour défendre l’écologie politique au niveau européen et international. Sur cet aspect, je ne peux que vous remercier de m’avoir permis d’être stagiaire dans votre organisation.

   J’ai un peu suivi votre parcours dans les médias, suite à votre départ de « votre » ONG. Je me souviens de certaines de vos déclarations pro-peine de mort et de votre « grande tolérance » à l’égard du Front national, publiant notamment un pamphlet intitulé « Vive Le Pen ! » sentant déjà le souffre.(...)

   (...) Aujourd’hui, j’apprends que vous pourriez être le candidat du Front national pour les municipales de Béziers l’an prochain. C’est proprement hallucinant.

   Celui qui a fondé Reporters sans frontières, compagnon de la gauche et des défenseurs des libertés et de la démocratie tout au long des années 70, 80, 90 et 2000, se retrouve candidat de l’extrême droite française pour les prochaines municipales ? Il y a comme un malaise et une immense contradiction, non ?

   Monsieur Ménard, vous êtes totalement libre de vos idées et de vos choix. Simplement, aujourd’hui, j’ai honte pour vous, et je regrette d’avoir donné même six petits mois de ma vie à une organisation dont le créateur et responsable défend aujourd’hui, non de façon privée mais dans la sphère publique, les valeurs nauséabondes du Front national. (...)




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Benoît Barvin

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