Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 19 juillet 2013

"Il marchait dans sa tête avec des chaussons". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(SI TU HÉSITES, HÉSITE.
SI TU AVANCES, AVANCE)

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Long Texte au long cours (2/14). 
Blanche Baptiste

   La relation entre Tonio et sa demi-soeur Lucie s'est mal passé. Le père est mort et on accuse, un temps, le jeune homme d'être son assassin...

HAUTES DILUTIONS

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   Lucie s’est rendormie. Elle se voit dans un champ de couleurs et elle peint elle-même les fleurs, les arbres, les pieds de vigne. Elle dilue à l’aquarelle le corps de Tonio allongé-là, nu sous un olivier. Au loin, elle pose le ciel et l’Aurore qui se meurt, et enfin un grand soleil pour sécher tout cela. 

   Un rayon doux la réveille. Elle s’habille, prend sa vieille 4L. Elle veut aller chercher du raisin chez sa mère au village. Il y en a du bon sur la treille du jardinet. 

   Elle trouve Josefa, les bras ballants, devant la maisonnette. 

   - Qu’est-ce que tu as ? Tu en fais une tête ! 

   - Ce sont ces chats qui m’agacent. Ils se reproduisent, ils m’envahissent. J’ai bientôt soixante-quinze ans, je ne peux plus assumer tout ça. Et en plus, ils ne veulent pas mourir. Je leur donne un peu de poison tous les jours et ils ne crèvent toujours pas. En plus, ça les rend malades et ils me vomissent partout. 

   - Mais tu es folle ! Ne fais plus ça maman ! Ou alors donne leur vraiment la dose. Tu devrais faire venir Pierre. Il trouvera une solution moins barbare. 

   - Tu as raison, je vais dire à ton frère de venir m’en débarrasser. 

   Sa mère dans le rôle de l’empoisonneuse ! Tout est possible. Pourquoi pas ? Lucie avait même soupçonné Tonio, par la suite. Elle-même aurait pu. Cet après-midi-là, après que ses parents soient passés la voir, n’aurait-elle pas pu descendre et concocter un mélange dont elle avait le secret, dont elle a toujours le secret… 

*** 

   Les raisins sont mûrs à point. Elle les mange chez elle au soleil. Avant de les croquer, elle regarde chaque grain, lisse et rond comme une grosse bille. Elle n’a pas voulu rester avec sa mère pour ressasser le passé, chercher à savoir. Cela commence à la fatiguer. Elle sent qu’elle a compris quelque chose. Comme un déclic. 

   Le téléphone sonne. 

   - Madame, si vous pouviez venir au Centre. Votre fille n’est pas bien. 

   Lucie se surprend à ne pas poser de questions, à ne pas se précipiter vers la voiture, à être sans appréhension. 

   Quand elle arrive dans la chambre, elle trouve les soignants en émoi et Aurore, comme endormie, tranquille, dans un état semi-comateux. On essaie de rassurer Lucie. On craint la réaction de la mère. 

   - Le SAMU arrive. On va la transporter à l’hôpital. On ne comprend pas. Tout à l’heure, alors que l’aide soignante venait pour la lever, elle l’a trouvée dans cet état, la bouche crayeuse, avec, dans sa main, un flacon vide de comprimés de Noctran 10. 

   - D’après vous, était-elle capable de saisir quoi que ce soit, de le porter seule à sa bouche ? demande le responsable, anxieux quant à la réponse. 

   Lucie n’a pas de mal à comprendre le dilemme. 

   - J’ai remarqué comme un progrès dans ce sens ces jours derniers, mais je n’y ai pas cru. C’est pour cela que je ne vous en ai pas parlé. Cela semblait si insignifiant et sans conséquence. 

   - Vous comprenez, hier soir, l’infirmière-garde de nuit ne s’est pas méfiée d’Aurore qui est considérée comme quadraplégique. Elle est rentrée avec son chariot à médicaments et l’a laissé à sa portée pendant qu’elle la changeait, et… 

   - Vous n’y êtes pour rien. Ce n’est pas la peine de chercher des responsables. Personne n’est responsable ! Si vous pouviez prévenir le père de la petite, ce serait bien. Je reviendrai plus tard. 

   - Ce sera peut-être trop tard, vue sa pathologie cardiaque, elle risque de … 

   - J’accepte ce risque, comme j’avais accepté tout le reste. Je préfère partir. 

   Et Lucie est sortie. Elle a croisé le SAMU, comme on croise ce genre d’ambulances lorsque l’on ne se sent pas concernée, c’est à dire sans pincement au cœur, sans frissons, comme soulagée d’être étrangère à tout ce remue-ménage. 
***
(A Suivre)

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"Lààà... Mon petit n'écrivain...
Fais dodo...
- Rompich... ZZZZ..."

KIPLING-LIVRE-DE-LA-JUNGLE

(Entre l'écrivain et sa créature, c'était le grand amour)
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KIPLING, LE GRAND PETIT HOMME. 
Redécouvrir le grand écrivain des empires coloniaux.
Jean Ansar 

   (...) Une collection de plus de cinquante poèmes inédits de l’écrivain britannique Rudyard Kipling, auteur du "Livre de la jungle", est publiée par la maison d’édition de l’Université de Cambridge. Les manuscrits rassemblés par l’universitaire américain Thomas Pinney étaient éparpillés dans divers endroits aux États-Unis dont une maison de Manhattan où des poèmes ont été découverts à l’occasion de travaux.

   (...) Ces poèmes vont être publiés en même temps que 1300 autres formant ainsi l’intégrale des vers de Kipling. Si ce dernier est surtout connu pour son œuvre romanesque (merci Walt Disney), les férus de littérature n’oublient pas que son œuvre poétique est sans doute l’une des plus passionnantes de son époque. C’est d’ailleurs ce talent poétique qui lui valut d’être récompensé en 1907 par le très prestigieux prix Nobel de littérature

   Beaucoup de ces poèmes inédits sont très contemporains dans les préoccupations qui apparaissent. L’un d’eux est d’ailleurs consacré au pouvoir intrusif de la presse dans la vie privée des célébrités et quelques-uns de ces poèmes portent sur la grande tragédie de la Première Guerre, qui vit Kipling perdre son fils qu’il avait un peu forcé à s’engager. Cette publication est très attendue. Kipling figure toujours parmi les auteurs préférés des Britanniques. (...)

   (...) Kipling est l’objet d’un culte et pas seulement des nostalgiques de « l’Homme qui voulut être roi » ou des fabuleux « Simples contes des collines ». De la fin du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, Kipling est resté l'un des auteurs les plus populaires de la langue anglaise. L'écrivain Henry James écrit à son sujet : « Kipling me touche personnellement, comme l'homme de génie le plus complet que j'aie jamais connu ». En 1907, il est le premier auteur de langue anglaise à recevoir le prix Nobel de littérature, et le plus jeune à l'avoir reçu (42 ans). Par la suite, il a refusé d'être anobli.

   Cependant, Kipling a été souvent considéré comme un « prophète de l'impérialisme britannique », selon l'expression de George Orwell. Selon le critique littéraire Douglas Kerr : « Il reste un auteur qui inspire des réactions de rejet passionnées. Cependant, à l'heure où les empires européens sont en repli, il est reconnu comme un interprète incomparable, sinon controversé, de la manière dont l'empire était vécu. Cela, ajouté à son extraordinaire génie narratif, lui donne une force qu'on ne peut que reconnaître. » (...)

   1894. Publiée cette année-là, "la Légion perdue" évoque dans un même mouvement la frontière afghane, le souvenir d'une colonie britannique massacrée en se retirant de Kaboul et la récolte des Cipayes. L'écrivain conserve de l'Afghanistan l'image d'un pays fascinant et redouté. Kipling nous avait prévenus : cette guerre ne peut être gagnée! De même que l’échec de l’invasion soviétique des années 1980, les difficultés rencontrées par les Britanniques en Afghanistan un siècle plus tôt servent de caution historique à ceux qui, aujourd’hui, jugent perdu d’avance le conflit mené par la coalition occidentale contre les talibans. Il est incontestable que Kipling a connu l’Afghanistan de la fin du XIXème siècle, expérience qui a influencé et nourri son œuvre littéraire. 

   Il est tout aussi vrai de dire que celle-ci n’a constitué qu’un épisode parmi d’autres d’une vie passée à parcourir de long en large l’Empire britannique, de l’Inde au Canada en passant par l’Afrique australe et l’Australie. Pour Kipling, les Afghans constituent tout simplement « la race la plus turbulente qui existe ici-bas ». Il les voit comme des guerriers indépendants, éternels insoumis, rétifs à toute autorité interne ou étrangère.

   Passionné de l'Inde, Rudyard Kipling avait demandé à son éditeur d'orner les pages de garde de ses livres de svastikas, symbole indien de vie. Les svastikas furent retirés pour éviter toute ambiguïté au moment de la montée du nazisme en Allemagne, bien qu'ils ne fussent pas orientés dans le même sens. Franc-maçon, il fit partie de la loge Hope and Perseverance n° 782 aux Indes, reçu le 5 avril 1886. Il reçut une dispense du Grand Maître du District du Pendjab lui permettant d'être initié avant l'âge de 21 ans et fut ensuite exalté Maître Maçon dans la loge de Marque Fidélité, puis élevé au grade de Marinier de l'Arche Royale dans la Loge d'Ark Mariner du Mont Ararat n° 98. (...)


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(Cendrillon trouvait sa chaussure de bal moche...)


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Gordan H. Coster 1934

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"Oui, nous appartenons à la même famille...
Pourquoi cette question?"


Au Parlement européen, 
Marine Le Pen offre un salaire 
à son compagnon
François Krug

(...) Députée européenne, Marine Le Pen emploie comme assistant parlementaire son compagnon Louis Aliot, par ailleurs vice-président du Front national. Rémunération : 5 000 euros brut par mois pour un temps partiel, selon le contrat de travail révélé par Mediapart. Problème : selon le règlement du Parlement européen, l’enveloppe mise à disposition des députés pour rémunérer leurs collaborateurs ne doit justement pas « financer les contrats permettant l’emploi ou l’utilisation des services des conjoints des députés ou de leurs partenaires stables non matrimoniaux».

   Les services du Parlement ont demandé des explications à Marine Le Pen, qui a fait valoir que, même si sa relation avec Louis Aliot est publique, celui-ci ne pouvait pas être considéré juridiquement comme un « conjoint » ou un « partenaire stable non matrimonial ».

   Mediapart révèle aussi que le Parlement européen s’est aussi interrogé sur le cas de Florian Philippot, lui aussi vice-président du FN. Marine Le Pen l’a en effet recruté comme assistant parlementaire pendant plusieurs mois en 2012 – une période où Florian Philippot et Louis Aliot dirigeaient sa campagne présidentielle. (...)


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Benoît Barvin

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