Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 24 novembre 2013

"Ce poète maudit se fit désenvoûter". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(L'AMOUR N'EST-IL QU'UN CORPS?)


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Nouveau court récit au long cours (23)

LE LIBÉRÉ 
DU 
CLUB MAD


   Rachel et Daniel assistent à une gigantesque rave-partie qui semble faire trembler les bases même de l'île où se trouve le Club.




   Rachel ressent comme un étourdissement. Elle revoit la grande cabane au fond du jardin, composée de deux pièces. Dans la première, son père y avait fait son établi et son débarras. Là, s’entassaient vieilles paperasses, maquettes d’avions, et bidons d’essence. La seconde pièce était réservée aux enfants.

   A l’adolescence, Michel avait réclamé un coin pour lui tout seul, pour faire de la musique. Elle avait laissé son frère s’approprier cette portion d’enfance. Les murs avaient été insonorisés. La fenêtre, condamnée, pour bénéficier de la plus grande obscurité. La porte aussi donnant dans l’établi, avait été capitonnée, de façon à laisser filtrer le moins possible de décibels. Le fait était que malgré toutes ces précautions, leur père ne pouvait pas rester plus de cinq minutes à bricoler là-bas quand Michel mettait ses musiques de sauvage. L’ambiance était devenue hard.

   Et puis, il y avait eu cet incendie. Michel était rentré de chez un copain avec un nouveau CD techno. Il avait voulu l’essayer à fond tout de suite. Le père justement réparait tranquillement un outil. Agacé par l’arrivée de son fils, il avait préféré remettre à plus tard son bricolage dominical, sans réaliser qu’il laissait un poste de soudure allumé. Bref, il y avait eu une explosion et le feu s’était très vite propagé vers la porte mitoyenne rendant toute approche impossible. Rachel et ses parents, en attendant les pompiers, avaient essayé d’alerter Michel, de démolir les volets, en vain. 

   Il restait sourd à leurs appels, la tête et le corps emportés par le souffle de la musique de Manu le Malin. Peut-être, au dernier moment avait-il essayé de dégager la fenêtre ou de braver les flammes qui s’attaquaient à la porte. De toute façon les secours n’avaient pas pu le sauver.

   Daniel tient Rachel par l’épaule. Il lui dit qu’elle n’y peut rien, que les images sont très fortes et qu’elles lui reviendront souvent, quoi qu’elle fasse, à moins d’être frappée d’amnésie. Lui aussi, a perdu son frère, son aîné de dix ans pour lequel il avait une adoration sans limite.

   Rachel fixe Daniel. Elle veut connaître son histoire pour conjurer la sienne, pour l’annuler. Alors Daniel raconte comment Gabriel, âgé à cette époque de quarante neuf ans, a été retrouvé mort dans des calanques au nord de Majorque, île sur laquelle il travaillait en vue de l’implantation de grandes marinas. La thèse de l’accident a été retenue. Mais Daniel qui avait été engagé dans la même boîte, a su tout de suite qu’il s’agissait d’un règlement de compte. Gabriel était trop réglo, avec des vues considérées comme passéistes. Du coup, il gênait. Et Daniel a su que le même sort lui serait réservé s’il continuait à mettre des bâtons dans les roues aux promoteurs.

   Il a changé d’entreprise, a intenté un procès à ses anciens employeurs en pure perte, mais avec le sentiment d’avoir réagi, d’avoir tenté quelque chose. Il a perdu le goût du travail à ce moment-là, tout en se montrant tellement intransigeant que l’on hésitait à l’envoyer en mission là où la magouille était reine.

   - La suite, tu la connais, j’en ai eu marre, j’ai tout fichu en l’air. Mais la nuit, je fais des rêves, de plus en plus souvent. Et je crois entendre Gabriel qui me parle. Parfois ce n’est qu’une voix anonyme sous laquelle je le devine. D’autres fois, je le vois lui, sous sa forme humaine ou comme une ombre de lumière. Et il me dit ce qu’il serait utile que je fasse. De là où il est, il perçoit très bien ce qui ne va pas. C’est la raison pour laquelle je suis à Corfou. Une goutte d’eau dans l’océan des choses à rectifier. Cependant, je dois écouter ce qu’il me dit, n’est-ce pas ?

   Rachel est perplexe. Est-elle face à du désarroi, à de la folie, à l’être qui, quelques secondes auparavant, tenait des propos sensés ?

   - Que comptez-vous faire, Daniel ?

   - Je dois faire sauter tout cela. Il faut éradiquer cette nuisance qui risque de perturber à jamais les jeunes générations.

   - Et comment ?

   - En mélangeant le contenu des fioles qui sont dans mon sac de voyage, et en plaçant le tout dans les conduites d’aération de la discothèque. Effet à retardement de huit heures pour une température extérieure de 21°. Il suffit de décider de l’heure du grand boum local et de faire des règles de trois.

   Est-il sérieux ? Peut-elle dire qu’elle le connaît assez pour affirmer qu’il ne peut pas faire preuve de violence ? N’est-il pas assez intelligent pour comprendre qu’il ne sert à rien de s’attaquer à une structure qui sera rebâtie aussitôt ? Fort heureusement, il se met à rire

   - Je plaisante. Hé ! Ne me dis pas que tu m’as cru ! De toutes les façons, la nature n’a pas besoin de moi pour se débarrasser de ce qui la dérange. Souviens-toi de la Légende.

   Rachel préfère cela.

   - Vous m’avez fait peur avec votre histoire de vengeance. Vous en serez quitte pour me rassurer et me supporter toute la nuit.

   Daniel sait qu’il la supporterait bien plus encore. Mais que c’est lui-même qu’il ne supporte plus. Pourquoi est-il allé parler de toutes ces histoires à Rachel ? Ne s’est-il pas promis de la ménager ? Il ne se reconnaît plus. Peut-être perd-il la tête ? En tout cas, son corps est là qui réagit et lui donne le goût de vivre. Lui serait-il possible de se contenter de caresses et d’amour ?

(A Suivre)


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Julie London
   Julie London, de son vrai nom Gayle Peck, est une chanteuse et actrice américaine née le 26 septembre 1926 à Santa Rosa et morte le 18 octobre 2000 à Encino en Californie.
   Célèbre pour sa voix grave et sensuelle, première interprète de la chanson Cry Me a River en 1955, elle connaît la gloire durant les années 1950. Sa carrière d'actrice s'étend sur plus de 35 ans, jusqu'à son rôle de l'infirmière Dixie McCall, dans la série télévisée Emergency! (1972–1979).
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 Julie London - Bye Bye Blackbird



Bye Bye Blackbird

Pick up all my care and woe
here i go singin' low
bye bye blackbird
Where somebody waits for me
sugar's sweet , so is he
bye bye blackbird
No one here can love or understand me
or what hard luck stories they all hand me
Make my bed and light the light
i'll arrive late tonight
blackbird, bye bye
Make my bed and light the light
i'll arrive late tonight
blackbird, bye bye.

http://www.parolesmania.com/paroles_peggy_lee_32069/paroles_bye_bye_blackbird_1346252.html

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Julie London - You Go to My Head



You Go To My Head

You go to my head,

And you linger like a haunting refrain

And I find you spinning round in my brain

Like the bubbles in a glass of champagne.


You go to my head
Like a sip of sparkling burgundy brew
And I find the very mention of you
Like the kicker in a julep or two.

The thrill of the thought
That you might give a thought to my plea
Casts a spell over me
So I say to myself: get a hold of yourself
Can't you see that it never can be?

You go to my head
With smile that makes my temperature rise
Like a summer with a thousand Julys
You intoxicate my soul with your eyes
Tho I'm certain that this heart of mine
Hasn't a ghost of a chance in this crazy romance,
You go to my head.

http://www.parolesmania.com/paroles_diana_krall_2286/paroles_you_go_to_my_head_676180.html

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Julie London- Why don't you do right




Why Don't  You Do Right?

You had plenty money, 1921
You let other women make a fool of you
Why don't you do right, like some other men do?
Get out of here and get me some money, too


You're sitting down wondering what it's all about
You ain't got no money, they will put you out
Why don't you do right, like some other men do?
Get out of here and get me some money, too


If you had prepared twenty years ago
You wouldn't be a-wandering now from door to door
Why don't you do right, like some other men do?
Get out of here and get me some money, too


I fell for your jiving and I took you in
Now all you got to offer me is a drink of gin
Why don't you do right, like some other men do?
Get out of here and get me some money, too


Why don't you do right, like some other men do?
Like some other men do


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Nadine Estrella

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