Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 10 juillet 2014

"Cette Blonde cessa de respirer pour voir ce que cela faisait". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(REGARDE-TOI AVEC
LES YEUX DU CŒUR)

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(Après sa folle soirée, Aristide Glandin
avait la tête un brin à l'envers)



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"J'aime pas tes cheveux!
- Non, c'est moi qui aime pas les tiens!
- Non c'est moi!"
(etc)



Aïssatou, coiffeuse : 
« Avant, on travaillait 
jusqu’à minuit tous les jours »

   (...) Aïcha, grand sourire et robe bariolée, rejoint Pascale Heurteux, responsable de l’union locale CGT du Xe arrondissement parisien, dans son bureau à la Bourse du Travail. « Pour prendre un café », dit-elle, essoufflée par la volée de marches qu’elle vient de monter. Entre Aïcha et « Pascale H. », comme l’appelle la première en souriant, l’amitié est toute récente. Aïcha est sans-papiers et travaille dans une boutique de manucure-coiffure au 57 boulevard de Strasbourg, à quelques centaines de mètres des bureaux de la CGT. Il y a encore quelques mois, c’est au n°50 de la même rue que la jeune femme coiffait. (...)

   (...) En février puis en mars dernier, sept de ses collègues se sont mis en grève et ont occupé la boutique, épaulés par la section locale de la CGT. Ils réclament alors le paiement de leur salaire et s’inquiètent d’un patron qu’ils ne voient plus depuis un mois. Aïcha et d’autres, craignant de s’exposer alors qu’ils sont sans-papiers, quittent le n°50 pour le n°57, sur le trottoir d’en face. Mais fin avril, la mobilisation du n°50 et du syndicat permet à tous les grévistes d’obtenir, en plus de leurs salaires, des contrats de travail et des titres de séjour. Une première victoire qui fait des émules.

   Face à un patron qui rechigne lui aussi à les payer, Aïcha et 19 de ses nouveaux collègues du n°57 se mettent alors en grève fin mai. Début juin, le gérant du salon cède : il paiera et déclarera ses travailleurs. Leur régularisation est en cours par la préfecture du Paris.

   Pour ces salariés, le changement est radical. Aïssatou, coiffeuse au n°57, explique: «Avant, on travaillait jusqu’à minuit tous les jours, et on ne savait pas qu’on avait des droits. Depuis, c’est bien mieux. Pas seulement concernant nos conditions de travail aujourd’hui mais aussi pour demain, pour préparer notre futur. » (...)

      (...) Pour lutter contre le travail au noir dans le secteur, des négociations sont en cours depuis juin entre l’union locale de la CGT, la mairie du Xe arrondissement et les gérants de l’Association des salons de beauté Afro coiffure du Château d’Eau (ASBACE). La CGT espère une mise en conformité des contrats de travail des salons, et cherche à convaincre les gérants qu’il en va de l’avenir même de leur activité.

   Parallèlement, l’union locale du Xe arrondissement a débuté vendredi 4 juillet une campagne d’information sur le boulevard de Strasbourg via la distribution de tracts traduits en anglais et en chinois. Pascale Heurteux affirme : « Le quartier de Château-d’eau est une zone de non-droit depuis des années. La différence, c’est qu’aujourd’hui on peut intervenir car les travailleurs ont fait le premier pas. C’est la preuve que quelque chose a germé chez eux. » (...)

   (...) « On voulait d’abord être payées ». Pourtant, la poussée gréviste ne s’est pas (encore) propagée aux autres boutiques du quartier. Bien qu’il existe « entre 80 et 150 salons concernés » et que, selon Pascale Heurteux, « la CGT [soit] aujourd’hui connue des travailleurs du boulevard ».

   Comment l’expliquer ? Pour la syndicaliste, deux facteurs doivent être pris en compte :

   /La peur : la plupart sans-papiers restent traumatisés par une descente de police dans le quartier qui avait conduit, en 2010, à plusieurs gardes à vue restées sans suite.
   /Ceux qui ont osé se dresser contre les gérants sont ainsi très mal vus. Une ancienne gréviste du n°50 témoigne :

   « Quand on s’est mis en grève, les filles des autres salons nous regardaient méchamment. Elles pensaient qu’on attirait l’attention pour rien car on n’obtiendrait jamais de papiers. Mais nous, ce qu’on voulait, c’était d’abord être payées. » L’attitude des gérants des salons. Après le succès de la grève des travailleurs du n°50, Pascale Heurteux affirme que les gérants cherchent à désamorcer les contestations qui pourraient naître en veillant à ce que les salaires soient distribués plus régulièrement. ​Ce qui leur permet de continuer à profiter d’emplois non déclarés.


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"Miroir, gentil miroir, dis-moi
quelle est la plus jolie sirène?
- Ben... Heu... Y'en a pas des masses,
hein? Alors je pense que c'est vous..."



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Luc Desle

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